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La Coque :

La coque du D-One a des entrées d'eau fines, afin de limiter la trainée de vague.

Dans le passé, certain dériveurs comme le Finn, se sont singularisés par d’excellentes performances au près.
Au niveau de la coque, le lien a été rapidement fait entre la finesse de l'étrave et la trainée de vague.
Alors que la plupart des dériveurs avaient une étrave avec un angle de 40-45°, le Finn moins de 35° a été novateur.

Depuis grands nombres de dériveurs ou skiff ont adoptés ce profil, mais souvent au prix d'un manque de volume dans les sections avants de la coque, ce qui donne des bateaux peu marins qui enfournent facilement.
Le phénomène est amplifié au portant avec les gréements élancés, et voiles à corne, qui induisent énormément de pression sur l'étrave.
Pour faire face à ce problème ...

Le D-One a un volume de carène généreux à l'avant

Ce volume va permettre non seulement de garder un comportement marin dans le clapot, mais aussi de supporter une position de gréement avancée.
Le poids du gréement, les renforts de coque et d’étambrais à cet endroit induisant une charge de flottaison.

L'avancée des poids va avoir un avantage certain en particulier dans le petit temps, ou contrairement à la majorité des skiffs, pour équilibrer le bateau, le barreur n'aura pas à s'avancer très en avant, dans une position de barre extrêmement inconfortable.

La carène a un bouchain progressif très marqué qui commence très à l'avant

Les coques modernes planantes imposent un arrière très plat.
Pour l'architecte, il faut donc passer des formes pincées puis volumineuses à cet arrière plat.
Les premiers dessins, avec des coques "en forme" ont créé des bateaux extrêmement instables en roulis (le RS600 par exemple).

Rapidement, on a constaté que la solution du bouchain, permettait de créer à la fois une stabilité statique, mais aussi un stabilité dynamique.

La stabilité statique

Est très importante, en particulier sur des bateaux avec une coque carbone légère. La stabilité intrinsèque du bateau est faible, mais avec son barreur à bord, le centre de gravité est haut placé. Avec un gréement léger, le bateau a peu d'inertie en roulis.
Un mauvais placement du barreur, et le bateau peut dessaler rapidement.
La coque à bouchain, plate à l'arrière, permet d'augmenter la stabilité statique du bateau, le rendant plus confortable par faible vent.

La stabilité dynamique

A grande vitesse, au portant sous gennaker, la tenue de cap est primordiale, surtout sur des bateaux légers potentiellement volages.
Les bouchains latéraux agissent comme des rails pour guider le bateau.

La protection des embruns

Les bouchains permettent aussi de rabattre les embruns de la vague de planning.
Associés à la position assez haute sur les ailes du D-One, le barreur est bien protégé.

La tolérance au poids

Le problème des coques en forme est que l'augmentation de poids dans le bateau se traduit par une augmentation importante de la surface mouillée, et donc de la trainée de la coque.
Un barreur lourd n'a plus aucune chance dans le petit temps ou le medium.
La coque à bouchain vif du D-One est à l'inverse très tolérante, au poids, à tel point que dans le système d'égalisation les gueuzes ne sont pas nécessaires..
Un lourd de plus de 100kg peut bien figurer, même dans des manches de petit temps (Gold Cup 2013).

Un arrière plat et légèrement relevé

Ce tour de la coque du D-One ne serait pas complet sans l'observation des formes planantes de l'arrière de la coque.
A la manière d'un flaps stabilisateur sur les hors bord, le plat de coque remonte légèrement, pour décoller ces formes dans le petit temps et limiter la trainée, mais aussi pour procurer une assiette longitudinale à peine cabrée au planning, au portant. Le D-One déjauge rapidement et se stabilise l'étrave juste décollée de l'eau, et fait preuve d'une stabilité impressionnante pour un 14 pieds, comme le montre nos amis italiens sur la vidéo suivante :  Youtube : Si Vola