Technique

La Drisse de Grand Voile

Après quelques mois d'utilisation du bateau j'ai deux aspects qui m'ont paru pouvoir être améliorés.

D'une part devoir passer la drisse dans l'étambrai, puis la stocker dans la poche de la baille à spi, n'est pas le plu simple

D'autre part, la drisse est dénudée et l'âme de la drisse fait une boucle dans l'oeil métallique du câble de terminaison.
Cette âme s'use assez rapidement.

On peut donc régulièrement couper cette âme, et refaire la boucle.

J'ai rencontré des Europes sur ce début de saison, et ai vu un système de drisse "en continue" que je voulais essayer.
Ce qui supprime la nécessité de devoir stocker la drisse dans le bateau.
Par contre ce système impose d'avoir une drisse de longueur constante, donc impossible de couper un bout tous les 6 mois.

La tête de drisse :

J'ai donc modifié l'attache supérieure pour introduire "un martyr" en tresse dynema 4mm qui sera bien plus résistant dans l’œil métallique, et facile à remplacer le cas échéant. Ce martyr de 20cm est réalisé en double oeil épissés. 

Une fois cette modification effectuée, on peu installer le système de drisse continue adopté par certains europistes.

La drisse continue :

L'extrémité basse de la drisse va passer dans une poulie et remonter au point de drisse (on peut le frapper sur la manille par exemple).
Pour fixer cette poulie, on l'attache sur l'élastique de tension de drisse, en utilisant un mousqueton pour pouvoir détacher le système lorsque l'on va ranger le mat en séparant la tête du bas de mat.

J'ai testé le système ce week-end et çà fonctionne parfaitement, plus de drisse à passer dans l'étambrai, plus de drisse dans le bateau.
Aucun problème pour hooker la drisse, pour la dehooker.

C'est même une sécurité pour affaler en urgence, puisque la drisse ne risque pas de rester coincée.

L'inconvénient du système c'est que l'on double la drisse le long du mat, ce qui peut un peu perturber l'écoulement aérodynamique, mais c'est faible et difficilement quantifiable. On peut d'ailleurs ajouter un petit anneau coulissant pour regrouper les deux bouts de drisses, le long du mat. 

 

 

 

 

Le Circuit de drisse de Spi

Un page spéciale pour tout ce qui touche au gréement du Spi.
C'est un aspect très important, car le système doit fonctionner parfaitement. Quand il y a 20kts la moindre anicroche risque fort de se solder par une séance de natation.

Parmi les échanges avec les classes Anglaise et Italienne, on voit différent sujet revenir régulièrement, et chacun test différentes solutions sans que l'une d'elle ne s'impose comme parfaite.

Le bateau neuf sorti de l'emballage :

Pourquoi changer ce qui marche ?
Comment est gréé le bateau neuf, qu'est ce qui ne fonctionne pas ?

Quand j'ai pris possession d'Idefix, mon D-One neuf, le circuit de drisse était le suivant.

  • - Drisse attachée au point de drisse
  • - Passage par la poulie en face avant du mat
  • - Passage par la poulie à travers le pont
  • - Passage par le poulie d'envoi de tangon
  • - Passage par le renvoi au pied de mat
  • - Passage dans le pontet avant le taquet
  • - Passage dans le taquet
  • - Passage dans la poulie d'envoi
  • - Passage dans la poulie d'affalage (à l'arrière)
  • - Passage dans la poulie de renvoi de cargue (latérale babord)
  • - Passage dans la chaussette à spi
  • - Passage dans l'oeillet du spi
  • - Attache de la cargue au croisillon textile dans le spi.

  • - Le point d'amure attaché sur le bras de spi qui passe dans le tangon
  • - Le bras frappé sur le pontet à l'arrière du tangon

Schéma :

Vu de profil

Gréement Drisse Spi

 Le Launcher de tangon

Pole Launcher

 

Dès la première navigation on constate quelques problèmes et l'on peu envisager quelques solutions :

Le spi rentré s'agglutine dans la partie avant de la chaussette

Il est donc nécessaire de placer un nœud (en fait une boule pour éviter les blocages) sur la cargue entre l'amure de cargue et l'oeillet dans le spi.
Ainsi, lorsqu'on affale le spi, la boule se bloque dans l’œillet, et embarque la partie inférieure du spi plus tôt dans la chaussette.
Le spi rentre mieux, et est bien réparti dans la chaussette.
J'ai mis une marque (surfilage) à 1m de l'extrémité de cargue.
Une fois le nœud de chaise effectué sur l'amure de cargue, la boule (bloquée par un nœud de pécheur), va se trouver entre 60 et 80cm de l'amure de cargue
A ajuster suivant les gouts personnels.

 

Le spi ne va pas permuter librement au point d'amure (au bout du tangon).

Il faut éloigner le point d'amure du bout du tangon d'environ 10-15cm.
Pour ce faire la meilleures solution est d'attacher l'amure du spi avec un système Boucle/Boule
Puis de mettre une 2eme boule à 15cm, qui va se bloquer en extrémité du tangon.

 

Après affalage, le tangon reste partiellement sorti

Comme il n'y a pas de rattrape mou sur le bras de spi, c'est uniquement l'action du spi qui rentre dans l'avaleur qui va attirer le tangon dans le bateau.
Mais pour obtenir, une rétraction complète, il va falloir rentrer le spi totalement dans la chaussette.
Attention cependant à ne pas "repartir" au près avec un tangon mal rentré, c'est dangereux en cas de collision.

Face à ce problème j'ai implémenté deux solutions :

- La première consiste à mettre un léger rattrape mou sur le bras de spi (en rouge sur la photo).

L'élastique de rattrape mou de bras, passe dans une poulie à côté de la poulie d'envoi de tangon, et est tendu par un sandow.
En 2015, j'ai modifié ce système avec une démultiplication du rattrape mou (sandow frappé sur une 2eme poulie secondaire).

- La deuxième solution consiste à empêcher le bras de spi de trop sortir du tangon (et donc à forcer le tangon à rentrer), lorsqu'on affale le spi dans l'avaleur. Pour ce faire, on fait un noeud avec une boule (à l'intérieur du tangon), en limitant la sortie du bras à 100cm max.
Solution suggérée par des adeptes du skiff type RS700, MPS mais que je déconseille finalement because trop de frottements

 

Voici le schéma de gréement du bras de Spi :
Note, la boule B3 est maintenant supprimée sur Idefix

> L'extrémité avant a un noeud avec une boule B1 (pour attacher facilement le point d'amure du spi)
> A 15-20cm environ, une 2eme boule B2 pour éviter de rentrer totalement le bras dans le tangon (on laisse les 15-20cm dépasser pour que çà tourne bien à l'empannage).
> Dans le tangon, une 3eme boule B3 (à environ 50-70cm).
Il faut sortir le bras par l'arrière, avec un fil fin attaché, faire le nœud puis repasser le tout ;)
Lorsque l'on affale le spi, cette boule B3, vient s'appuyer sur l'extrémité du tangon, et le force à rentrer avec le spi (pour éviter de naviguer tangon sorti). Cette boule doit donc être orientée pour un appui avant. On ajuste la longueur, pour que le point d'amure du spi puisse rentrer de qq 1àain de cm dans l'avaleur

> Le bras passe dans une nouvelle poulie N4, puis est équipée d'une boule B4.
B4 va s'appuyer sur la poulie pour limiter la sortie du bras (et faire en sorte que tangon totalement sorti, B2 soit appuyé sur la face avant du tangon).

> Enfin l'extrémité du bras est attaché à l'élastique qui vient du rattrape mou de drisse de spi.

 

Le Rattrape mou de Drisse de Spi :

Edit 2015 : Je laisse cet article de 2014, sachant que j'ai finalement supprimé les rattrapes mou de Drisse de Spi.
> Placé sur la cargue, il avait le défaut de la tendre par petit temps (spi en soutient gorge)
> Placé derrière P3, il induisait trop de frottements , et produisait de temps en temps des blocages.
Version 2014 :
La drisse de spi, sans rattrape mou risque de faire de nœuds dans les poulies

Rapidement dès les premières navigation j'ai implémenté un système de rattrape mou sur la cargue.

 

Le Schema :

Cependant ce système ne donne pas entière satisfaction, en particulier par petit temps, où il a tendance à tendre la cargue une fois le spi hissé, ce qui va empêcher cette dernière de pendre et déformer le spi "en soutien-gorge".
Par ailleurs, lors de l'affalage il faut déjà brasser tout le mou avant de commencer à rentrer le spi. C'est un mouvement inutile, et qui retarde la rentrée (pendant ce temps le spi aura tendance à passer à l'eau).

Cependant, il est peut être possible d'améliorer ce système  avec un élastique moins puissant ... à tester en 2015.

J'ai essayé de modifier le système avec un rattrape mou situé entre la poulie d’envoi et la poulie d'affalage.
Ratrappe-mou est constitué d'un anneau Antal (dans lequel passe la drisse), cet anneau est attaché (via tresse dyneema) à un élastique qui passe par une poulie fixée avec la poulie d'envoi de tangon (l'autre extrémité de l'élastique est fixée au bras de spi, également comme ratrappe mou).

Le Schema :

 

Malheureusement, j'ai eu des problèmes de blocages avec une drisse qui se vrillait autour de l'anneau.
J'ai donc laissé la description ici, mais ne la recommande plus ...

 

Comment affaler le spi quand on est dessalé :

Lors d'un dessalage sous spi, par vent fort, impossible de ressaler le bateau avec le spi en tête.
Mais pour affaler le spi bateau dessalé, il faut venir côté cockpit, temps que le bateau utilise souvent pour tenter de chapeauter (même si le D est plutôt cool de ce côté là).

Ceux qui auront regardé attentivement la photo çi dessus, on vu un 2eme anneaux Antal gréé entre le taquet et la poulie d'envoi.
Cet anneau est attaché à un élastique qui traverse le bateau, passe sous les bancs de rappel, et est frappé sur les poulies de spi.

Cet anneau a deux fonctions :

  • - D'une part, lever légèrement la drisse pour éviter qu'elle ne se re-coince dans le taque après avoir été choquée.
  • - D'autre part, une fois le bateau dessalé, debout sur la dérive on peut brasser l'élastique et ainsi récupérer la drisse qui se choque du taquet, et permet d'affaler le spi (mat dans l'eau)

Voilà, ces systèmes ont été testés en régate jusqu'à 15kts de vent.

 

 

 

 

 

Pied de Mat et Quète :

Voici quelques données de réglage du mat par les leaders de la Gold Cup 2013 à Attersee

Le réglage de quête doit être effectué en fonction du gabarit du barreur.

  • - Nick Craig, Viktor Teply sont des grand gabarits mais plutôt léger (75-80 kg), donc pas mal de quête (6m74)
  • - A l'opposé Michael Maier est un gabarit lourd (102kg, 1m88 - Finniste 5 fois Olympien, et champion du monde Master 2013), mat très droit (6m87)

La Quête est mesurée avec un décamètre attaché à la drisse de GV, hookée. On mesure par rapport à l'extrémité arrière de la coque (au centre).

La quête est réglée, à l'aide des cales en Delrin, situées de par et d'autre de l’étambrai métallique.

Il suffit d'écarter les élastiques et de bouger les cales, faciles à sortir grâce à l'encoche centrale.

Remarque : L'étambrai en photo ici, et celui d'un pont couleur :
blanc + option "bandes carbone"

 

"Mast heel position" désigne la positon du "bloc de pied" de mat qui peut se positionner dans les deux sens.

Le bloc de pied de mat est en noir sur la photo.
Au fond du "puits de mat".


Ici il est positionné ici en position "avant"
La proue du bateau est à droite sur la photo.

A titre personnel 98kg, 1m80 , pour le petit medium,
j'ai pris les réglages de Charlie Chandler
Pied de mat avancé, 6m79 de quête, le mat est à 78cm de l'étrave.
Si le vent monte, j'enlève quelques centimètres de quête (6m75)
(Mat avec plus de quête, vers l'arrière)

Améliorer un D-One, est ce possible ?

Off-Course : même si le bateau est extrêmement bien fini, il y a toujours des points à améliorer.
Je vais progressivement regrouper ici les trucs et astuces glanés içi et là au gréé des discussions avec les autres régatiers.
Cela sera donc un "article vivant", que je vous invite à venir consulter régulièrement, au gréé des mises à jour.

Le Gréement :

Adoucir le rail de ralingue

Un conseil important, car il s'agit probablement d'un des "défauts" du bateau.
Le mat carbone du D-One a une gorge de ralingue intégrée.
Le mat est produit en enroulement complet, et la gorge est ensuite découpée.

Si cette conception résout les problèmes de décollement de gorge collée (ou pire rivetée) que l'on voit sur beaucoup de bateaux, cette technique présente un défaut, c'est que les bords de la gorge sont assez aigus, en particulier à l'intérieur.
Les voiles North n'étant pas super renforcées à la ralingue, on peut vite couper le tissus, en particulier au niveau des lattes forcées, et surtout de la tétière, qui travaille avec de grands angles, et sous forte tension.

Une solution toute simple consiste à poncer la gorge, de l'intérieur, en passant un papier de verre humide n°600, enroulé autour d'un crayon dans la gorge.

Comme un dessin , et même mieux une video vaut mieux qu'un long discours, voici celle réalisé par Benvenuto Falat un de nos collègues régatant en D-One en UK

Youtube, Poncer la gorge de ralingue

Tant qu'on est sur le gréement, pensez donc à changer la manille de drisse de GV, pour une manille à manillon "imperdable"

 

Le pont :

Protéger le gelcoat des battements de poulies

A priori j'ai trouvé trois poulies susceptibles de cogner le gelcoat.
Je vous conseil de mettre un petit bout de pad en mousse autocollant, autour de ces poulies, ce qui gardera votre bateau impeccable.

La poulie de renvoi de la barre d'écoute de chaque côté

La poulie de cargue de spi

 

 

Les ailes :

Les poulies d'écoute de spi

Plus compliqué, j'ai préféré les redresser, en intercalant une balle de squash percée au foret 10mm

En moins bricolo, il semblerait que Harken ai sorti un manchon qui pourrait faire cet office

 

 Pour l'assise des ailes, notre ami Gilles Degerdavid qui navigue à Brest, a protégé sa coque et les rails avec du feutre (acheté chez Eurodif), et collé à la colle Bostik

Les Appendices :

Les poignées

Je ne suis pas un grand fan du petit bout destiné à relever la dérive et le safran.
J'ai donc décidé de tresser une poignée pour chaque.

Le tressage est réalisé en Paracord 550 suivant la méthode "Cobra-Super Cobra"
Ce tressage est très bien expliqué sur Youtube, tressage Paracord 550
La paracord étant totalement imputrescible et souple c'est vraiment parfait.

Vous remarquerez l'utilisation d'un tube PVC transparent (6-9mm) pour passer la corde, et éviter qu'elle ne puisse se coincer dans les fentes.

Pour la dérive, j'ai inclut dans le tressage une boule+boucle pour pouvoir assurer la dérive dans le bateau et éviter de la perdre en cas de dessalage à la mise à l'eau.


Pour le safran, j'ai également inclut une boule dans le tressage, pour pouvoir verrouiller le safran en position basse en nav. à l'aide d'un élastique

Je préfère avoir un safran qui coulisse un peu (pour les cas d'urgence), et le verrouiller ainsi, plutôt qu'un truc qui bloque au mauvais moment.

 

Les feutres de cassette

Les feutres 3M, ont tendance à se tasser après quelques mois, ce qui fait coulisser le safran trop facilement.

Lorsque l'on part, ou l'on revient il est important de pouvoir bloquer le safran dans une position intermédiaire.
Gilles a remplacé la moquette 3M, pas du feutre (Eurodif, voir ci avant §Ailes). Une solution éprouvée depuis plusieurs années

 

Protéger les lames

Ces lames (dérive, safran), sont très belles et avec un profil fin à fort allongement.
Malheureusement, c'est très fragile au niveau des bords de fuite, lors des manœuvres.

Pour le safran, une fois les moquettes de la tête de safran ajustées, je vous conseil de remplir les gorges à l'avant et à l'arrière de silicone de salle de bain, çà évite "les pets" lorsqu'on introduit la lame.

Je vais également essayer de réaliser une chaussette de safran (en néoprène) pour le protéger lors des phases d'arrivées/départ.
Si c'est concluant, je vous donnerai des détails, ici.

 

Le Transport :

J'ai eu des traces d'usure en quelques points de certaines housse, et j'ai finalement compris qu'elle s'usaient sur l'antidérapant très agressif.
(En tout cas l'antidérapant 3M)

Donc tout simplement, je vous recommande de mettre deux matelas de mousses d'exercice Décathlon, au fond du bateau avant de le charger

 

Voilà, à Suivre ;-)

Vous trouverez bientôt ici une série d'articles techniques sur le D-One :

  • - Comment gréer votre D-One
  • - Comment l'améliorer grâce à de petites modifications
  • - Comment le régler
  • - Les trucs et astuces de navigation