SUJET : [D-Zero] Développement en UK

je vous remercie tout les deux de ces analyses qui éclairent ma lanterne et confirment certaines impressions/idées que j'ai ....
pour faire un écho à vos remarques plus personnelles ...
si je navigue aujourd'hui c'est que, dés que j'ai commencé à naviguer il y a une quinzaine d'année :
- j'ai aimé tout ces "inconvénients" que décris Rémi
- comprendre comment ça marche et essayer de mettre en pratique en quasi autodidacte, en solitaire
- que le plaisir d'être sur l'eau avec une coque et une voile est immense et toujours renouveler

un voilier quelque soit sa taille, sa complexité, sa modernité ou non, est une formidable machine à rêver....

Hello,

Post trēs intéressant. Je pense que l'évolution de la voile suit (ou doit suivre) son époque.

Ca me rappelle mon père qui faisant du planeur dans les années 70 dormait au club tous les Week ends et que pour voler une heure, ça prenait une journee. Aujourd hui au club, il n y a plus que les "vieux", les djeuns arrivent sortent les machines, volent et après direct cassos

Si on regarde par exemple le developpement du kite, ce qui est mis en avant, c est que c est facile, tu apprends vite, tu as de grosses sensations, logisitique hyper facile et avec un design cool...

La voile avec toutes ses contraintes est en retard d'une guerre

Je pense qu'il est illusoire de penser qu'aller à contre courant soit une option

Pour ma part, je fais du double parce que je navigue avec ma femme. Si un jour, elle decide d'arrêter, je revends mon canoe direct pour prendre un solitaire facile, avec de bonnes sensations, et avec une logistique facile... donc un d-one
Alex

ajuignet écrit:
+100%
Mon père a appris à piloter au sortir de la guerre avec "l'aviation popu."(laire).
Fils de militaire et d'ouvrière, il faisait 20km à vélo pour aller au terrain, et faisait des petits boulots (laver les planeurs, aider les mécano.), pour pouvoir se payer quelques vols de temps en temps ...
Quand il m'a mis le Q dans un planeur à 14ans, je passais mes journées sur le terrain, et quand j'ai fait de la compétition, je logeais pendant l'été dans une vielle caravane en bordure du terrain de Fayence (30°C). Les jours où on ne volait pas, on était "d'équipe", pour aller chercher le soir les copains qui s'étaient vachés, quelque fois en faisant des 100aine de km de route de montagne la nuit (ce qui fait que le lendemain on ne volait pas).

J'ai eu le malheur, un jour sur un "autre forum", de dire que le plaisir était souvent à la hauteur des efforts consentis, et je me suis fait vilipender comme vieux con.

Pourtant les exemples sont légions (et je ne parlerai pas de sexe ), en modélisme quand on a passé 50-100 heures à construire son planeur en balsa, le premier vol donne une décharge d'adrénaline incroyable ... et on a pas encore cassé la machine , qu'on commence déjà la construction de la suivante.
Aujourd'hui on achète des Ready-To-Fly en mousse, made in China à 100€, on charge l'accu ... on fait 1 vol de 15mn, et on dit ...mouai sympa ... et si a on pas tout cassé, çà termine sur "le bon coin" quatre mois plus tard.
Résultat les pentes qui étaient super fréquentées il y a 10ans, quand les "mousses", sont apparus, sont aujourd'hui désertées, ou juste fréquenté par des anciens avec leur machines "vintage".

ajuignet écrit: Je ne pense pas aller à contre courant, mais considérer que les tendances consuméristes actuelles sont appelées à perdurer, ou se renforcer est à mon avis une erreur historique. Si les financiers essayent de nous convaincre que les marchés continueront de "monter", l'économie de croitre, grâce au modèle de consommation actuel, les jardiniers savent que les arbres ne montent pas au ciel éternellement.

Je fais confiance aux jeunes pour petit à petit faire le distinguo entre les faux-besoins artificiels et les plaisirs simples souvent plus profonds. Je pense même que le mouvement de valorisation des "vrais choses" est déjà amorcé. Tous mes fils préfèrent sans hésitation, une bonne tomate "made in mon jardin", avec un peu d'huile d'olive de mon olivier, et une pincé de fleur de sel de camargue, qu'un hamburger à moitié cancéro-cramé et dégoulinant.

Dire çà n'est pas être rétro, passéiste, mais au contraire faire appel au jugement, à l'esprit critique, à l'intelligence et ne pas suivre bêtement les tendances des yuppies.

ajuignet écrit:
Le raisonnement du Kyte je l'ai entendu il y a 30ans avec la planche à voile. Mais quand cette dernière a évolué (sous l'impulsion du business), de l'engin simple, accessible, avec un tenon comme pieds de mat ... vers des guns ou des wave de 60 litres, avec une voile à changer chaque fois que le vent prenait 5kts ... elle est morte.
(J'ai encore un Tiga wave , et deux Guns de cette époque avec lesquels finalement j'ai pris beaucoup moins de plaisir que ma grosse Hot-Bat, ou même ma première Dufour).

Cette course vers "l'illusion du haut", certains en (sont) on été les apôtres en voile ... pour lesquels le dernier bateau de la gamme était forcément plus puissant, plus coloré, plus léger ... pour finir avec des gorges de ralingue systématiquement décollées, des ponts qui s'enfoncent, des GV mylar découpées suivant les pointillés des petites-lattes, des bateaux qui enfournent, manquent à virer, explosent quand on touche le fond avec la dérive ... et des bateaux qui finissent sur Wanaboat à -60% après 4 ans.
Et ce sont les même qui raillent le D-One parce qu'il a une barre d'écoute ou du volume à l'avant de la carène parce que çà fait oldschool

Le résultat de ce consumérisme c'est que ces bateaux "modernes" de ces 30 dernières années, représentent moins de 5% du parc qui régate. Et qu'aujourd'hui les séries qui se développent sont en fait des séries qui se re-développent (parce que les pratiquant finissent par comprendre que naviguer est beaucoup plus sympa que nager autour de son bateau, ou regarder le plan d'eau moutonner depuis le parking.

ajuignet écrit: Pour la voile, on a clairement un problème de stockage et de mise en œuvre du matos peu compatible avec une vie qui laisse peu de temps morts, et de moins en moins de place disponible.
Il y a une forme de retour aux sources qui s'opère. Des bateaux comme le SunFish, ou l'Aero sont clairement simples à mettre en oeuvre et facile d'accès, et se vendent bien en ce moment.
Des bateaux comme le D-Zero même s'ils sont typés régate, reviennent aux fondamentaux de bonne construction et de design marin.

Mais hélas, çà n'est pas parce qu'un bateau pèse 35kg, que les contraintes vont disparaitre ... la première étant de trouver un plan d'eau pas trop loin de chez soi (j'en sais quelque chose).

Perso. , je pense que la première tache est d'emmener les gens sur l'eau pour leur montrer que beaucoup de ces contraintes sont dans leur tête. Puis de les amener sur des animations/régates simples, pour leur montrer que là aussi les barrières n'existent pas ... il faut être Ouvert, Accessible ... et non Communautariste/(Et se la Péter) Elitiste

Après il faut surement réfléchir à un système "d'accès à la navigation", plutôt "qu'achat d'un bateau".
Ce qu'on essaye de faire sur certaines régates avec la mise à dispo. de matos du club (Opti. à Sainte Croix ou à Hyères en Octobre).

Amen
(et m..... j'ai encore fait 50 lignes ... )

Les apéros cet été à Sainte Croix s'annoncent être un bon cru

Alex

PS: Dit Rémi, tu me prêtes ton D-one?????