SUJET : Sangle pour Hale-Bas sur Bôme

J'ouvre le sujet, pour Alex (RS400), mais aussi pour garder une trace de cette discussion, à mon avis utile pour ceux qui doivent "subir" les systèmes traditionnels de hâle-bas.

En effet sans barre d'écoute comme sur le D-One, la tenu de la chute de grand voile est dévolue au hâle-bas, surtout si l'on veut "réguler" l'équilibre du bateau avec l'écoute de GV.

Dès les années 80, où je suis passé à la tire arrière sur mes Fire et 5O5, la régulation de la GV était un gros plus (surtout dans des régions ventées comme l'Oz, où tout le monde l'avais adopté ... des années avant l'apparition des premiers "skiffs grand public").
L'inconvénient, était cependant le besoin d'un HB surpuissant, capable de garder la forme de GV même une fois l'écoute choquée. Sur mon 5O5, le réglage de HB, était un gros bout continue de 10mm directement accessible au barreur (à l'arrière du puit de dérive) , juste à côté de la tension de drisse de foc pour laisser (partir) cintrer le mat.
C'est exactement la configuration que l'on retrouve sur le RS400 , ce qui n'est pas surprenant puisque le RS400 est largement .... "inspiré" des 5O5 des années 80.

Avec les voiles à corne, le problème est encore renforcé, puisque ces dernières nécessitent des tensions de chute encore plus importantes pour caper correctement.

Pourquoi est ce que je parle de problème ? , parce que la géométrie du hâle bas est terriblement inefficace pour remplir son rôle.

Comme on le voit sur cette photo de mon B14
(prise entre deux manches, en train de bavarder avec Mika ... what else )



Le Hâle-bas est frappé à environ 25% de la longueur de bôme, donc pour 30-40kg de tension de chute de GV, il va falloir exercer une force verticale de 160kg sur le hâle bas ... et comme cette force est exercée avec un angle de 45°, c'est 230kg de tension qu'il va falloir mettre.
Ce qui générera accessoirement, la même force de compression vers l'avant sur le vis de mulet obligeant à caler le mat, avec cales, béquille, lowers etc etc ... et souvent à mettre un "mat pieu" en bas pour résister à ce cintre, et espérer garder du volume en bas de la GV. Bref, pour 40 petit kg sur la chute, on arrive à un "gréement pieu", "sur-haubanné", et des pièces énormes sous forte contrainte permanente.
Combien de RS700 ont explosé leur vis de mulet (ou le mat à ce niveau) ? , de RS500 on eu des problèmes avec la gorge de ralingue là où le pousse bas est installé ?, etc etc ...
Pire, pour garder un angle minimum de travail pour le hâle-bas, (sauf à mettre un pousse bas), on est obligé de garder la bôme haute, ce qui est une hérésie du point de vue couple de rappel (centre de poussé vélique élevé).

Les cata, qui ont été confronté depuis longtemps au problème avec les voiles à corne, sont tous passé à un chariot d'écoute de GV à l'arrière (permettant à l'écoute de tirer verticalement sur la chute, et l'on régule au chariot), idem sur les cata océaniques.
En dériveur une solution similaire existe sous la forme ... de la barre d'écoute, comme adoptée sur le D-One.
Enfin ... çà n’empêchera pas certains gourous ou les fashion victim du "marketing d'jeun" de déclarer que c'est un système has-been.
Donc ... va falloir faire avec ce système sur les bateaux (mal) conçus depuis 20ans.

Première solution, adopté par les leaders d'opinion sus-nommés, acheter des bateaux neuf ou très récent, et changer de bateau tout les trois ans (et ainsi nier tout problème de fiabilité ).
On peut également renouveler préventivement chaque année le gréement courant du bateau ...

Pour les autres moins fortunés, il faut faire avec ... et essayer (quand les rêgles de jauge l'autorisent ) d'adapter le matériel, et de surveiller attentivement son usure.
. .
Ce long préambule, pour expliquer que le hâle-bas est un système capital pour les performances des dériveurs à gréement bermudiens. Importance renforcée par l'adoption sur les dériveurs modernes de grand-voiles (sur) puissantes.

Il est vital de surveiller :
> les points d'attache du hâle-bas (au pied de mat), sur la bôme.
> le vis de mulet et le mat à ce niveau (apparition de fissures, ovalisation des trous de rivets ...)
> la bôme (point d'attache du HB, apparition de fissures sur la bôme ...).

Ainsi, lorsque j'ai vu le RS400 d'Alex pour la première fois au printemps, je l'ai mis en garde contre la fixation du HB sur sa bôme (via un pontet sous la bôme). Hélas, elle n'aura pas tenu "un été à Sainte Croix"
Alex a réparé provisoirement avec de la tresse dyneema partant du palan d'écoute et enroulée autour de la bôme, avant de descendre au niveau du pontet.
C'est mieux, mais surement pas idéal.
Il m'a demandé conseil pour sa réparation définitive, et je recommanderais un système comme celui de mon B-14 (visible sur la photo), un triangle de toile en brassard, avec deux oeillets aux coins inférieurs pour l'attache du HB, et un oeillet pour le coin arrière, au dessus de la bôme, pour fixer au palan d'écoute et éviter que le "brassard" n'avance.

- Reste à savoir si un tel système est compatible avec la jauge RS400 ? (ou s'il faut acheter la sangle chez RS ).

- Est ce que vous avec des suggestions (je pense en particulier à Alex (de Lyon), qui est un pro des systèmes de harnachement (sangle/cuir ...)

Merci pour vos suggestions

Pourquoi ne pas mettre le pontet au dessus de la bôme avec la tresse en dynema qui fait le tour de la bôme et qui passe dans le pontet.
La force du HB est réparti sur toute la section de la bôme et le pontet et juste la pour éviter que la tresse avance sur la bôme.
Donc pas de risque d'arrachage de pontet en tirant sur le HB parcontre, attention sur la tension pour ne pas plier la bôme.

A titre personnel, moins il y a de trou, mieux je me porte (le côté "découper suivant les pointillés", j'ai donné avec le mat du B-14 qui avait 9 trous en moins de 10 cm , au capelage du spi )
J'ai peur qu'en rajoutant un pontet pile poil, là où l'on tire çà ne soit une magnifique amorce de rupture.

L'avantage du brassard c'est qu'il réparti la pression du HB, sur une 20aine de cm au dessus de la bôme.
Pas de trou percé pour le "bout anti-avancée", qui est fixé au palan de GV ...

Voici le système sur les derniers B14 Seavolution.

Sur tous les bateaux sur lesquels j'ai navigué ayant eu un système de fixation du HB popé sur le dessous, ben j'ai toujours tout arraché (de là à dire que je suis un gros bourrin, il n'y a qu'un pas que personne ne prendra le risque de franchir, j'en suis sûr !)
Du coup, j'ai toujours utilisé la méthode décrite par Baptiste et ça n'a jamais bronché, notamment sur les 2 blaze du CNM (et sur le RS400 de mon père il me semble). Ce système de pontet "anti-glissement" fixé sur le haut de la bôme dans lequel passe une double tresse avec deux demi-pêcheur en nœud d'arrêt est monté d'origine sur le RS600 et pourtant le HB du 600 est assez puissant et vraiment indispensable vu la puissance de la voile.
Dans mes souvenirs lointains, je suis presque sûr que j'avais monté sur un proto ou sur un blaze un dérivé du système décrit par baptiste, mais qui ne nécessitait qu'un seul trou et répartissait la force sur une largeur assez importante. Alors comment décrire ça ?
Bon je fais un dessin et je reviens, à tout de suite.

Voilou un truc viteuf, je crois que c'est monté comme ça sur les ISO

La fixation dessous fonctionnait quand on avait des bômes rectangulaires, avec une gorge dessous, et un pontet enfilé dans la gorge ... mais surtout avec des GV old-school (de mémoire 15-20kg de tension de chute).
Le même système avec les voiles modernes et ...

J'aime bien ton système dessiné ... (le trou n'est pas dans la zone d'effort max.)

Reste à voir ce que dit la jauge RS400

Merci en tout cas.