SUJET : [Format Régate] La course poursuite au finish

Idefix écrit:
A posteriori, je dirai plutôt que c'est un format adapté à la première manche de la journée pour se rendre sur la ligne de départ puisque c'est précisément ce que l'on fait "estimer son temps nécessaire pour se rendre sur la zone de course pour l'heure de la mise à disposition".
le départ peut être chronométré depuis une petite ligne mouillée devant le club ou la mise à l'eau ou bien directement depuis la plage type départ des 24h.
Ce serait également bien de lui trouver un nom plus parlant et sans nécessairement d'anglicisme, "course à la ligne de départ", "course à l'heure d'arrivée fixée", "course à l'heure limite",...
Avantages : valider une première manche avant même l'heure de mise à disposition, maximiser le nombre de manches sur une journée, limiter le temps perdu, éducatif apprendre à arriver à l'heure sur la ligne de départ
Recommandations : Le format n'étant pas usuel, et de nature à en surprendre certains, du moins au début, valider au moins 4 manches dans la journée ou coefficienter celle-ci qu'elle ne pèse pas trop lourd dans les résultats
Ajustements : Si un hors-temps est trop pénalisant, on peut envisager une pénalité de 5points ou 10% des classés par minute de retard ou bien 0.1points par seconde de retard arrondi à l'entier supérieur.
Remarque : on peut aussi le faire en course à départ libre avec heure limite de la fermeture de l'arrivé pour ne pas pénaliser ceux qui voudraient arriver plus tôt sur le parcours. Ou bien encore pénaliser (sur un pourcentage du temps) ou bonifier le temps entre l'arrivée réelle et l'heure limite. à doser selon le but recherché...
Définir un moyen de caler ses montres pour bien tous avoir la même heure limite

Salut Jonathan,
et bienvenu parmi nous

Sur ces formats novateurs, tu as tout à fait raison, il faut être prudent, parce que pour beaucoup la régate reste encore un départ en ligne deux-trois bouées, et une arrivée ... et si c'est monotype alors c'est parfaitement équitable et on a l'impression que çà a toujours été ainsi ... ce qui est erroné d'ailleurs puisque les premiers formats de course étaient beaucoup plus variés aussi bien pour ce qui concerne la participation que pour les parcours. Même après guerre et dans les années soixante, "durant l'age d'or", les courses étaient très variées. Le "replis communautaire", s'est produit comme souvent avec la crise du dériveur (80-2000), et s'est naturellement accompagné de cet appauvrissement des idées. Comme quoi la voile n'échappe pas aux grandes tendances sociale.

Le but aujourd'hui, n'est surement pas de prétendre que tel ou tel format est meilleurs que tel autre, ni de flinguer ceux qui sont à l'aise avec les formats traditionnels, mais d'ouvrir le sport à de nouveau public, ou de faire revenir ceux qui n'y trouvaient plus leur compte.

Ainsi, comme tu l'expliques, il faut être prudent à mon avis, à ne pas dévaloriser les régates en proposant des animations fantoches, mal calibrées, qui pourraient dénaturer le résultat sportif (puisque l'on parle quand même ici de compétition sportive).

Donc a mon sens, un tel format doit :
> Soit être unique sur la journée, ou combiné avec un autre format original (départ libre), afin que les présents soient là pour régater en connaissance de cause.
> Soit constituer un défit spécifique avec son classement animation (comme ce fut fait à La Rochelle).
> Soit avoir une pondération suffisamment faible pour ne pas bouleverser fondamentalement le résultat (c'est les pistes que tu donnes).

Il y a encore beaucoup de travail à effectuer pour que les organisateurs, et les comités comprennent les enjeux, mais çà progresse avec pas mal de nouveauté en 2015 un peu partout. Je pense qu'il faut dans un premier temps tester ces idées, "hors classement" ou "à faible pondération", et si çà plait, les introduire progressivement dans les épreuves, ce qui rejoint ton propos je crois

Idefix écrit:
De quoi parles-tu comme défi à La Rochelle?
Plus j'y pense et plus je me dis que c'est bien compliqué toutes ces histoires de pondération, bonus, pénalités... à la fois pour les coureurs et les organisateurs. En revanche, l'intérêt d'augmenter le nombre de manche, et le temps passer à régater plus que les temps mort sur la journée parait évident et souhaitable pour tous. Dans ce cas se rapprocher du format de la course à départ libre où chacun part quand il le souhaite (mais tout de même chronométré) mais ne pourra franchir la ligne d'arrivée qu'entre heure de mise à dispo -20 min et heure de mise à dispo -5minutes par exemple. Celui qui arrive en avance peut toujours faire des ronds le temps que la ligne d'arrivée ouvre mais augmente son temps de course et celui qui arrive après est dsq (comme s'il était arrivé après la fermeture de la ligne de départ soit 4min après le départ). Classement en temps compensé, simple et équitable pour tous!

La Rochelle a ceci de particulier que souvent les ronds de course sont éloignés du port.
Plutôt que de réaliser un long convoyage, en particulier à la fin de la journée, l'idée a été de réaliser une manche spécifique "retour au port".

En 2009, à l'occasion d'une régate BSP, le club a ainsi proposé "un challenge vitesse", en départ libre, avec arrivée à la jetée, visible par le public. Cette initiative présente trois avantages :

1> Plutôt que de naviguer sans but au retour, on maximise le temps passé en course
2> On permet au public de voir des dériveurs autrement qu'à la jumelle (même si c'est seulement quelques minutes)
3> On distingue cette manche des autres permettant ainsi à un style de course spécifique de produire des vainqueurs potentiellement différents.

Je trouve que c'est une meilleure solution que celle pratiquée à Sanguinet, où l'on fait une manche de la course, majoritairement portant (2014) ou raccourci à la fin d'un près (2015), destinée à terminer près du club.
Les rating étant établis sur des parcours fermés (autant de près que de portant), toute manche déséquilibrée va favoriser certain type de bateau.
Ca n'est pas trop grave à Sanguinet puisque les bateaux sont des Fast plutôt proches, mais même là, les cathédrales de voile avec des spi de 30m² (i14, 49er, B14), sauvent leur rating au portant, par rapport à des Laser EPS, RS300, RS600 ... ainsi une manche typée portant les avantages, une manche typée près les défavorise.
Si sur 3 jours tu as 3 manches déséquilibrées, tu peux biaiser significativement le résultat final sur 7-8 manches, c'est pour çà que je préfère un trophée spécifique pour les retours.

Mais tu soulèves effectivement un point important, qui est "l'efficacité de nos compétitions", mesurée sous la forme "temps de loisir investit vs temps réellement passé en course". Une remarque que m'avait faite mon fils de 15ans (pour m'expliquer que çà ne l’intéressait pas )
Trois jours de régate (avec 1500km à la clé, et probablement un budget de 400-500€) , pour 30,30,30+38+22,21,23,17 = 211mn = 3hr30 (parcours de 0.4*4 et 0.65*4 =1.6 à 2.5 miles , soit 15 miles de course), soit l'équivalent d'une petite après midi de nav.
(Pour info. au France IND l'année dernière on a fait plus de 5hr en une journée, ... ce qui était clairement trop).

La nouvelle mode qui tend vers des petits parcours, et à la répétition des manches, inspirée du haut niveau avec ses contraintes médiatiques, est à mon avis une erreur en amateur. Surtout qu'elle fausse également l'équité, en donnant une part prépondérante au départ, une phase durant laquelle les "lents" ont un vent de M.... pendant de très longues minutes.

Un fois de plus, il ne faut pas être dogmatique mais je pense si certains aiment l'adrénaline des phases pré-départs, d'autres aiment aussi ... naviguer. Les idées comme celle de Jonathan qui diminuent drastiquement le temps passé à faire des ronds dans l'eau (en risquant la collision) sont donc à tester.
C'est pourquoi durant ce mois de Novembre je fais la formation d'arbitre, pour pouvoir mettre en pratique ces formats au cours des saisons prochaines, (aujourd'hui il est difficile de trouver des CC innovants).