Quelques précisions:
En 420, 470, 505 on a à faire à des dérives pivotantes, dont le profil a un faible allongement.
(Les 5O5 les ont amélioré progressivement d'ailleurs).
Ces dérives sont principalement prévues pour fonctionner au près à faible vitesse (5kts).
Elles ont donc un profil relativement épais, qui traine pas mal quand la vitesse augmente.
La remonté de dérive permet donc :
> effectivement de diminuer (un peu) la trainée au portant, mais surtout :
> de reculer le centre de dérive.
> de limiter le couple de gite
Au près dans la piaule, on bascule le gréement sur l'arrière, et on ouvre les chutes des voiles (les hauts propulsent moins ou plus du tout). Donc le centre de poussé vélique recule. On garde un comportement neutre du bateau en reculant le centre de dérive.
(Sinon, il devient super ardent, et on est obliger de tirer sur la barre comme un malade).
Comme la poussée vélique plafonne (limitée par le couple de rappel maxi) , avec la vitesse qui augmente, on a besoin de moins de surface de dérive pour générer la force anti dérive correspondante.
En relevant la dérive, cette force est appliquée avec un bras de levier réduit (par rapport à l'axe de roulis/gite), ce qui permet de limiter le couple de gite total.
Voir équilibre dans le plan vertical sur le wiki
Le cas des dérives sabres sur "les skiffs" est un peu différent.
Conçu (avec des matériaux modernes plus rigides), pour fonctionner à des vitesse plus élevées, elles ont un fort allongement, et un profils peu épais.
Elles trainent donc beaucoup moins. Le relevé de dérive pour limiter la trainée est moins nécessaire.
D'autre part, au portant, contrairement au dériveur traditionnel, on envoie le spi asymétrique avec un bout dehors qui déporte le centre de poussée vers l'avant. Le plan de voilure passe de 11.5 à 25m² par l'adjonction du spi, dont le centre de poussé se trouve ainsi en avant du mat. Pas besoin de reculer le centre de dérive, puisque c'est le centre de poussé vélique qui a fait un bond en avant.
Par contre, ceci explique pourquoi les skiffs sont des catastrophes au largue non spiable.
Sur un bateau comme le B14, il est quasi impossible de trouver un équilibre avec un bateau super ardent.
Sans être aussi catastrophique, le D-One est clairement inconfortable à cette allure.
Reste la limitation du couple de roulis/gite/dessalage quand on atteint la surpuissance, où le relevé de dérive est intéressant.
C'est également utile au portant, où l'on est plus loffé qu'en tradi. et donc souvent également en surpuissance.
En conclusion :
En tradi :
Le relevé de dérive pivotante est nécessaire (beaucoup) pour l'équilibre vélique
Dans le vent, il est utile (un peu), pour limiter le couple de gite.
En asymétrique :
Le relevé de dérive sabre est inutile au portant pour l'équilibre vélique
Dans le vent il est utile (un peu), à toute les allures pour limiter le couple de gite.
Ca explique pourquoi, on la relève avant le début de la manche, et on y touche plus.
Surtout que c'est hyper casse gueule d'aller se mettre debout devant pour tirer dessus (comme dit Fabien, la perte serait largement supérieur au petit gain (trainée ?))