En effet GG,
En général, la terre absorbe 50% du rayonnement solaire, les couleurs foncées absorbent jusqu'à 90%, alors que les claires entre 20 et 25%
Ceci dit, je pense que le sujet mérite qu'on approfondisse un peu
La réflexion de lumière visible :
En fonction de la couleur, une certaine proportion de la lumière
visible est réfléchie par une peinture.
C'est la LRV (Light Reflectance Value) utilisée par les architectes, qui figure parfois sur les échantillons témoins de fabricants.
Un blanc va avoir un LRV de 70 à 70%
Un vert clair va avoir un LRV de 30 à 60%
Un rouge même vif va avoir un LRV de 20 à 35%
Cependant, au delà de la couleur, le coating et l'état de surface peut influencer la réflexion, on arrive aujourd'hui à produire des couleurs foncées qui ont un LRV presque similaire à des couleurs claires.
D'ailleurs la mesure du LRV n'est pas simple, puisqu'il faut tenir compte
> de la réflexion spéculaire : un rayon lumineux incident "rebondi" sur la surface et repart sous la forme d'un rayon unique avec un angle équivalent)
> de la diffusion : un rayon lumineux incident va être fractionné en une multitude de rayons qui repartent dans toutes les direction
Ceux qui ont bidouillé avec des logiciels 3D comme 3DSMax, (pour faire des skins de jeu vidéo par exemple
), ont surement joué avec ces réglages : (à gauche les réflexions speculaires , à droite les réflexions diffuses)
Typiquement, (au dela de l'état de surface du matériaux) une peinture que l'on va trouver brillante (avec un couche réfléchissante), va principalement avoir une réflexion speculaire, alors qu'un peinture matte va favoriser la diffusion
Tout cela pour dire que la couleur est un des éléments mais que la propreté de la peinture, l'état de surface du matériaux, et le pouvoir réfléchissant de la peinture est à prendre en compte.
La réflexion de lumière solaire :
On peut même aller plus loin, à savoir que la LRV considère le spectre de la lumière visible (entre 0.4 et 0.7 µm), mais qu'il vaut mieux prendre en compte le TSR (total solar reflectance) qui englobe le spectre solaire total avec d'un côté les UV (0.3-0.5 µm) (nocif pour le carbone) et le spectre étendu des Infrarouges proches (0.7 à 2.5 µm), et les infrarouges lointains (>2.5µm)
Suivant les pigments utilisés, une même couleur peut avoir un pouvoir de réflexion différent en particulier des IR.
Pour le blanc, privilégier les peintures sur base de dioxide de titane (TiO
2), hélas bien plus cher (3000€/t) que d'autre pigment blanc type Carbonate de Calcium (GCC, PCC) (150-400€/t) ou encore kaolin.
Peindre, pour quoi faire :
Après, reste la question du pourquoi ?
> Sur un matériaux composite, la température (IR) ne pose généralement pas trop de problème ... même si un mat
posé à terre en été par un jour sans vent monte à 65°C.
> Donc, çà n'est pas tellement la température (liée aux Infra Rouge) qui va poser problème, que l’effet des UV sur l'Epoxy.
La dégradation de l'epoxy la rend friable (comme du talc). Elle laisse alors passer l'humidité dans le compostite qui va se délaminer.
Même si les résines epoxy sont traitée UV resistance, il est important de les protéger et d'assurer l'intégrité anti-humidité en re-vernissant avec un vernis polyuréthane transparent ou pigmenté.
> Pour l'alu ... je suis plus dubitatif ... il y a la protection anti-corrosion (anodisation), mais peindre au dessus va demander à mon avis l'application d'un primer epoxy avant de mettre un topcoat.
Cependant,
attention .. l'alu exposé forme une couche d’oxyde protectrice et résistante Al
2O
3 , qui se reforme si elle est endommagée : c'est la passivation.
D'ailleurs l'anodisation consiste à renforcer electrolytiquement l'épaisseur de cette couche.
Une fois que l'on va peindre l'aluminium, s'il y a une faille dans la couche de peinture, l'eau va s'infiltrer. Au lieu de produire un film protecteur, l'eau va produire une couche d'oxyde, qui va soulever la peinture, et donc créer encore plus d'infiltration d'humidité.
En l'absence d'air, l'aluminium va se piquer, avec une cavité depassivée et desaérée, qui va faire pile avec l'extérieur de la cavité passivée. On va avoir alors production d'hydroxyde l'aluminium Al(OH)
3
et la corrosion va alors ronger l'aluminium sous la peinture ... jusqu'au moment où celle ci tombe (ou le mat
) et qu'on constate alors les dégats :
En conséquence, je pense que peindre un mat en alu, pour le protéger de la température (et gagner quelques °C), qui n'est pas un vraiment un problème, est une mauvaise idée, car tu risques au contraire de créer un phénomène d'aération différentielle, et de priver ainsi ton mat de sa passivation naturelle.
Le mieux est parfois l'ennemi du bien