J'ai déplacé le sujet de GG pour ne pas polluer le post La Ciotat et pour ne pas le perdre
Personnellement j'ai tendance à abonder dans son sens.
D'une part pragmatiquement lorsqu'on discute avec les comités qui ont encadré les premières épreuves de World Cup, ils vous diront qu'envoyer les 49er dans les même conditions que les 470 ou Laser ont amené de véritables désastres (Espagne) dans des mers formées.
Même si les équipages ont depuis progressé, les bateaux restent très délicats dans des mers formées.
Au delà du ressenti, il est à mon avis important de valider avec des données architecturales cartésiennes.
Le terme skiff contrairement à ce que l'on dit souvent est utilisé depuis des dizaines d'années, bien avant qu'il ai les formes modernes des 18" actuels
Pas d'open cockpit, pas de spi asymétrique mais des spis ballon etc etc ...
Effectivement comme le dit GG, les skiffs modernes sont apparus sur un théâtre d'opération bien particulier, non pas comme des innovations de rupture mais en évolution progressive des skiffs sous deux directions :
> augmentation du couple de rappel, pour porter plus de toile
> allègement des bateaux et évolution des coques pour diminuer la surface mouillée et faciliter le planning.
Suivant ces évolutions, les bateaux sont devenus de plus en plus rapides ce qui fait qu'au portant ils ont du progressivement loffer, leur vent relatif ayant une composante croissante de leur propre vitesse.
Quand on commence de dépasser la vitesse du vent réel, on reçoit un vent apparent qui passe le travers (90°), plus question de couper des voiles ballons, et donc apparition des spis asymétriques de plus en plus plat.
Pareillement, les matériaux modernes rigides ont permis de s'affranchir des pontages de renfort devenus inutiles et lourds, et l'on a vu apparaitre les open cockpits.
Ainsi, les aspects souvent considérés comme signes distinctifs des skiffs modernes (open cockpit et spi asymétriques), ne sont pas des
caractéristiques premières des bateaux mais des conséquences de leur évolutions de performance et d'architecture.
Et l'on en vient au sujet, c'est à dire que si l'on prend l'histoire à l'envers, et que pour "faire skiff", on design un "open cockpit", sans avoir utilisé les matériaux carbone assurant une rigidité suffisante pour se passer de pontage ... on créé un bateau ... pliable
(Je ne citerai pas de nom
), qu'il va falloir renforcer rapidement à coup de renfort sous pont ....
Idem pour l'asymétrique ... sur un bateau lent, çà oblige à trop remonter pour porter, et on a une vmg de m.... par rapport à un spi symétrique qui va tout droit. Là aussi, la correction consiste à installer un tangon orientable pour pouvoir exploiter le spi, à des angles pas trop pénalisants, mais çà reste un peu un cataplasme sur une jambe de bois.
On utilise un spi asymétrique parce qu'on va vite (vent relatif pointu), et non pour aller vite ... ce qui est valable pour une petite poignée de dériveurs.
Et plus le bateau ira vite par conception, plus le spi sera plat (par exemple il serait logique que l'allègement actuel du B14, s'accompagne de coupe de spi de plus en plus plate).
Certes certains dispositifs sont intéressants d'un point de vue simplicité de navigation (notamment l'asymétrique), mais on a un peu l'impression sur certains bateaux de revivre l'époque des kéké qui pensaient qu'il suffisait de mettre des jantes larges sur une voiture pour la transformer en bolide de course.
Le problème de ces skiffs look-alike, c'est qu'effectivement les 18" ont réellement été conçu pour naviguer en baie, et ainsi les caractéristiques nécessaires à faciliter le planning ont été développée à outrance :
> Étraves pointues pour diminuer la trainée de vague.
> Réduction de la longueur (inutile au planning) pour diminuer la surface mouillée (avec bout dehors pour déporter la toile).
> Élancement des plans de voilure pour augmenter le rendement, la puissance.
Le revers de la médaille, c'est que ces caractéristiques impliquent des conséquences dramatiques sur le côté marin des bateaux ou leur fonctionnement en régime archimédien.
> Bateau court = Vitesse faible hors planning.
> Peu de volume à l'avant = Tendance à l'enfournement
> Gréement important élancé, et faible longueur, peut être compensé latéralement, mais en longitudinal le couple piqueur à l’abatée ou au coup de frein dans une vague est dramatique ... tant qu'on plane sur la vague çà va, mais si on plante ...
Un 49er est moins long qu'un 5O5, mais il porte 58m² contre 43m² pour le 5O5 (+35%)
Un B14 fait la longueur d'un 420, mais porte 47m² vs 19m² ... c'est un 5O5++ à qui il manque 80cm ...
Dieux merci, les constructeurs ont fait marche arrière d'une part en renforçant les coques quand elles restaient open-cockpit, et en sortant des bateaux plus raisonnables dans leur ratio longueur surface de voile.
Les RS400, 500 avec 26m², étant dans les surfaces des 470, Fireball, 485 (qui sont cependant toujours plus long).
C'est sur que cet été il était manifeste que les skiffs étaient réellement "à la maison" sur un plan d'eau comme Sainte Croix, bien plus qu'en Med par vent d'Est (exemple Agde en 2013 au France IND
)