SUJET : [Info]Bilan 2017 : Panorama de l'activité Régate

Thierry écrit:
Thierry,

Si tu fais allusion à la catégorie "habitable tradition", il s'agit des épreuves jaugées en JCH (Jauge Classique / Classic Handicap), CIM (Comité International de Méditérranée) , et VT (Voile Tradition) ... donc les bateaux classiques généralement 1850-1950.

Les Guépards, peuvent courir en Voile Légère : Monotypie, ou INQ (Intersérie Quillard Voile Légère)
ou en Habitable : Osiris (GR 11), mais aussi en CIM ou VT (Sauf erreur de ma part, il n'y en a pas de jaugé en JCH)

Sur 2017, en VL : j'ai 14 bateaux.départ en monotypie (La Tag), zero en INQ
En Habitable : Zero en OSIRIS, 18 en VT (* voir remarque), et (?) en CIM (le type de bateau n'est pas renseigné).

(* Remarque) : Malheureusement en VT, le club organisateur (A.N. ILE AUX MOINES (56071)), ne renseigne pas le type de bateau, donc le Guepard n'apparait pas dans les statistiques en temps que tel ...

Rémi,
je viens de relire tout le post car j' étais étonné de la place du Topper dans le classement sur le 1°graphique. je le trouvais "trop" bien placé...
pour ce bateau ton graphique sur le rapport entre inter-série/monotype fait apparaitre un ratio d'environ 3/4 pour l'inter-serie et 1/4 pour la monotypie. je ne m'explique pas bien ce dernier chiffre. parce-que des régates monotype en Topper ben j'en vois pas beaucoup passer sur le calendrier fédéral....mais une question est venue percuter mon essai de compréhension : est ce que le mondial qui a eu lieu en France, rentre dans les statistiques ? si oui cela pourrait peut être expliquer les chiffres: un nombre de "départs" relativement important et un %age significatif de "monotype" ....

@Pi.r

Oui, et Non

Quelques explications sur les règles qui sous-tendent ces statistiques :

> Régates : sont pris en compte les épreuves organisées en France, (par un club français).

> Nombre de bateaux.départs : est pris en compte pour chaque épreuve le nombre de bateaux classés (de toute provenance)

> Nombre de coureurs.départs : sont pris en compte les coureurs licenciés club à la FFVoile (donc les étrangers, les licences tempo ne sont pas pris en compte).

Dans les stats du palmarès classe et intersérie, j'ai pris en compte les coureurs.départs.

Pour le Topper :

Régates : Le mondial Topper 2017 est inclu dans les stats
Bateaux Départs : Il y a 156 bateaux.départ sur le mondial + 12 sur une régate de ligue FlotteCo à Paris.
Coureurs.départs : il y a 14 coureurs.départ en monotype (12 sur la régate parisienne, et 2 sur le mondial) + 43 en intersérie

Si tu veux savoir où : Voilà

thierryll écrit:
Pas mal de faits justes et établis dans ton propos ... et quelques idées reçues, que je m'efforce de rationaliser.
Je te propose la lecture de l'étude des flux de régatiers que j'ai réalisée sur 2014-2017



Dans les conclusions , et par rapport à tes propos :

> Oui, notre voile jeune est principalement basée sur une "activité filière" avec comme objectif les Championnats de France Espoir, sur des bateaux subventionnés par les clubs et entrainés par des arbitres de club, régionaux, de ligue ....

> Oui, trop souvent elle est basée sur la régate à trois bouées, et en dériveur au niveau national par exemple sur 4700 jeunes il en reste 196 dans la tranche espoir 22-25ans (soit 4%)
Donc une grande majorité n'y trouve pas leur compte et abandonnent, mais ils ont majoritairement abandonné avant 17ans,

> NON, çà n'est pas logique identique et inéluctable, dans tous les sports.
A commencer par la voile, si l'on prend l'habitable, sur 3600 jeunes, il en reste 1400 dans la tranche 22-25ans ... donc aucune déperdition ... et pourtant les bateaux coutent cher, et cux qui font de l'habitable font également des études et ont des copains et des copines. Chez les filles par exemple, la tranche 20-22ans recrute plus que la tranche 10-12ans !

1> Alors qu'il faille réformer la voile légère jeune, pour diminuer le focus exclusif sur l'objectif championnat national des filières, c'est absolument certain.

Pour info. la fédé. et est parfaitement consciente, et les freins ne sont pas là, mais bien dans tout notre système local, où les clubs, les ligues, les entraineurs vivent de subventions alimentées par des collectivités (municipales, départementales, régionales) qui très souvent sont justifiées sur la base des résultats (un politique, çà bande sur les médailles )

Les pistes sont à l'étude, mais c'est très difficile à mettre en place.

2> Qu'il faille redynamiser la voile adulte, c'est certain, et je suis le premier à me battre , en particulier pour que les 15€/ licence (dont une grande majorité viennent de la voile adulte / habitable) qui sont ristourné aux ligues, ne soient pas re-investis à 95% dans le soutient à la voile jeune ... mais bien reviennent soutenir la pratique "amateur sportive".

Là aussi, c'est un combat extrêmement difficile, tant "le système" est noyauté par ceux qui sont atteint de "régatite aïgue", généralement des anciens qui ne peuvent imaginer un autre monde que celui qu'ils ont vécu dans les années 60-70-80.

Cependant, le succès des manifestations, des réformes que l'on propose avec des formats différents, me laisse optimiste quand à notre capacité à transformer notre sport et à élargir l'offre et donc la population intéressée.

Pour terminer, tu parles des régatiers hors filière ... là aussi il faut objectiver en regardant les chiffres :
> La Voile légère, c'est 62.000 coureurs.départs
> Les filières jeunes représentent : 38.000 coureurs.départs

Donc la voile légère hors filière représente en 2017 environ 24.000 coureurs.départ soit 38%
Ce chiffre est étonnamment stable :
2014 = 23862
2015 = 24735 (+3.6%)
2016 = 23467 (-5%)
2017 = 23473 (0%)

Je pense donc, qu'elle n'es pas démobilisée, mais qu'il faut continuer de développer une offre plus variée pour capturer la partie de la population qui ne se reconnait pas dans "la régate" traditionnelle.

Le combat et la mobilisation elle est là ... c'est clair qu'il ne faut pas se tromper de sujet.

Pour ce qui est des guéguerres de personne, si l'on parle de la même chose ... on parle aujourd'hui de 142 départs.coureurs / 24.000 = 0.5% de la voile adulte ... mais hélas là ou tu as raison, c'est le côté totalement contre-productif ... Der = -10% ; Carnac = +33% en deux ans , sans parler du boycotte de Sanguinet
Un parallèle avec l'IRC avait été mentionné ... (faut être modeste ) , mais finalement çà n'est pas sur le volume puisque l'IRC représente avec 1.500 départs.coureurs 7% de l'habitable, mais plutôt sur le résultat avec une baisse de -26% en 2017.

C'est dommage, le projet était intéressant , et il y en a qui ne ménagent pas leurs efforts ... avec des résultats
Il faut juste ne pas se tromper d'objectif

En ce qui concerne les jeunes, le vrai problème, c'est effectivement d'accepter une pratique loisirs de débutants à n'importe quel âge, qu'elle devienne compétition régulière ou pas. Les clubs aiment faire pousser des compétiteurs qu'ils vont voir progresser de catégories en catégories en oubliant tous les autres. Dans ce contexte, je me demande si, au lieu de concevoir la filière sur des solitaires, il n'y aurait pas un sens à pousser vers des bateaux qui permettent à des équipiers débutants de faire de la voile en accompagnant un copain et donc de la place pour un dériveur léger à trois équipiers qui puisse faire exister un collectif autour de la pratique voile légère. Ce que tu montres sur les jeunes adultes, c'est ça. Ils souhaitent avant tout, à mon avis, en choisissant l'habitable, c'est autant une pratique vraiment collective, qu'une pratique qui permette à un débutant de participer dans une ambiance agréable... sans se prendre la tête. Un expert sur le bateau peut suffire pour prendre du plaisir...
Cela donne des idées d'épreuves pour ramener des adolescents : chaque jeune ramène un copain débutant pour découvrir la voile sur un support collectif avec licence à la journée... C'est un format qui doit exister quelque part...

100% d'accord

L'étude du pipeline de régatiers, montre clairement que l'on ne recrute personne entre 14 et 18ans (en dériveur).
En réalité, les jeunes sont priés de rentrer dans le pipe, dès l'Optimist, ceux qui réussissent se voient confier un Laser 4.7, puis un radial, ou un 420.
Je l'avais vu avec mon fils n°2 qui avait 14 ans quand nous sommes rentré d'Allemagne, si tu n'a pas intégré la filière dès le début, il n'y a pas de place et de bateau pour toi.

De ce point de vue là, le développement du RS Feva est une très bonne chose , contrairement à "l'Equipe" qui est en train de disparaitre, pas besoin d'avoir un bon niveau pour l'utiliser, le spi asymétrique et le rappel simplifie les choses, et çà n’empêche pas de découvrir le jeu de la régate.
Autre démarche intéressante, à l'YCIF, le CDV a acheté des 2.4 (bateau handi-valide), qui sont la disposition des licenciés du CDV (même pas besoin d'être membre de l'YCIF). Apparemment le bateau étant sécurisant, il fait un tabac auprès des jeunes.

Mais pour reprendre ton propos, ce que l'on appelle le "bateau collectif" est réellement une formule qui plaît au jeunes et en particulier aux filles qui aiment pratiquer ensemble, entre copines (et non chacune sur son Opti à en prendre plein la G....).
Je l'ai vu avec la goélette Mercator à StCroix où dès que je propose un tour ou run sur le parcours du challenge du lac, il y a toujours des candidats pour faire le run à plusieurs.
D'ailleurs il suffit de regarder, même si c'est principalement dans une région, la Caravelle est le 9eme support le plus utilisé en régate avec presque 800 départs.coureurs !!!
Après, la difficulté est que ces supports sont difficilement transportables ... c'est pour çà que j'aimerais récupérer une 2eme goélette à St-Croix, (il y en a une aux salles/verdon qui ne sort jamais) pour pouvoir organiser des animations de match racing, en équipage