La voile c'est donc bien toutes ces petites régates, week-end après week-end dans tous ces clubs, grâce aux bénévoles qui ne font pas de bruit ... alors oui, c'est peut être valorisant de rassembler 40 bateaux une ou deux fois par an sur une grade 4 ... mais in fine on parle de 142 coureurs départs sur une saison ... on est au niveau de la classe d'un seul bateau comme le Vaurien, ou celle du Jet ou celle du Ponant, du Vago ou de la Yole OK (qui sont pourtant considérées comme mortes par beaucoup d'entre nous). ... 142 , c'est 0.1% par rapport au chiffre global, ou 0.3% par rapport aux 50.000 coureurs.départ de la Voile Légère, ou 0.7% par rapport au 20.000 coureurs.départs de l'intersérie.
Certes.
Et oui nous avons désormais un chiffre précis à mettre sur des arguments prônés depuis longtemps déjà (bravo pour le travail accompli).
Il n'empêche que ce pouillème de statistiques permet malgré tout aux quelques régatiers sans autre ambition que le plaisir du contact à niveau de pratique relativement proche, de se retrouver sur un calendrier pas trop mal adapté et qui a le mérite d'exister. Et à titre personnel, je préfère jouer sur une ligne avec 40 skiffs qu'un départ à Mauzac avec 5 ou 6 épaves qui font les auto-tamponneuses.
Par ailleurs, pour des clubs sans salariés et sans encadrement comme le notre, il y a un phénomène de transmission du savoir qui s'opère. La connaissance théorique acquise sur les grands rassemblements redescend dans une moindre mesure vers les pratiquants de voile loisirs qui eux ne se déplaceront pas pour naviguer.
En résumé et pour faire plus simple, sans BSP (à prendre au sens de circuit de régate), sans Sanguinet, sans la classe 4000... nous n'aurions pas fait évoluer notre pratique et, par voie de conséquence, les membres de Mauzac navigueraient encore sur des embarcations hors d'âge juste performantes au titre de jardinières de rond-point. Alors que désormais, après la phase topper (Blaze, Iso, Déclic...) c'est Varéo, 4000, 400, Vago...
Pour reprendre ta parabole canine, nous avons toujours su que nous naviguions dans une niche ! Le risque étant d'y tourner en rond et de se mordre la queue.
Comme toute pratique qui se situe à la marge d'un système plus global, cela nécessite d'une part d'en avoir conscience et d'autre part de faire preuve d'une certaine dose d'humilité afin de ne pas lorgner sur le beurre, l'argent du beurre, la crémière, la citerne et l'usine de production. Personnellement, avec le beurre, j'ai toujours préféré le saucisson et la quille de rouge !