SUJET : Essai Exocet

Salut les kidZZZZZ,

Un petit feedback sur mon essai de la semaine dernière.
David (le suisse) vient de vendre son Mach 2 pour s'offrir un exocet.
Le mach 2 provient (de chine) mais le design est australien. L'exocet est quand à lui la compétition qui nous vient de l'angleterre.
Ce dernier est considéré comme la Rolls du foiler. Sur les 65 fabriqués (au rythme de deux par mois), plus de 50 étaient à Garde pour les worlds. Sur les 10 premiers, 8 étaient en exocet. Evidemment tout cela à un prix (neuf cela vaut un peu plus de 3 D one) et il faut attendre 2020 pour une commande confirmée maintenant.
=> donc des bâteaux de dentistes
=> contrairement aux idées reçues, les développements sur les moths, ne visent pas à rendre les bâteaux plus rapide mais à les rendre plus faciles

Sur terre, petite revue du bâteau.... et bah c'est bien compliqué... on est entre l'aeronautique et le nautisme.
En plus des controls standard (cunni, HB, bordue etc...), il y a:
- le rake (incidence des foils) avant
- un palpeur qui vient lécher l'eau pour contrôler la hauteur du vol. Evidemment il est aussi réglable
- le gearing pour contrôler l'amplitude des infos transmises par le palpeur
- Le ride height pour contrôler la hauteur de vol
=> tout est petit et en carbone (donc cher)
=> il faut être ingénieur pour tout comprendre
=> de toute manière, je me dis que vu la vitesse, j'aurais d'autre chose à penser sur l'eau. Donc dans un premier temps, juste savoir la commande du rake du safran est ok

Sur l'eau.... ou bienvenue à Disneyland
On part en RS800 au millieu du lac de Sainte croix loin des baigneurs à couper et des autres bâteaux et David me passe son jouet. Le vent est light je dirais dans les 8 noeuds avec quelques bonnes rafales.
Bon sans surprise, un moth c'est comme un vélo tant que tu n'avances pas c'est la galère. Le bâteau fait 30kg,... je fais plus de 3 fois le poids. De mes souvenirs de l'essai du mach 2, l'année passée, je me souviens des basiques pour avancer.... tu resales et tu sautes direct sur l'écoute et la barre. En faisant abattre le bâteau, il prend de la vitesse, on garde le bâteau à plat avec l'écoute comme sur n'importe quel autre bâteau... la vitesse monte progressivement et d'un coup le nez du moth part en l'air, la vitesse augmente plus sérieusement, le derrière du bâteau se lève et là.... bah rien du tout je retombe dans l'eau avec le bâteau qui fait une danse non contrôlée.
David me retrouve et me dit qu'il faut avoir le bâteau à plat au début mais ensuite dès qu'il avance, le mettre à la contre gîte, abattre et border la GV. Je suis les instructions et là, le bâteau décolle et je pars sur bord de près abattu.... et là c'est un truc de malade, le bâteau accelère très fort au début et ensuite ne s'arrête pas. J'entre dans une rafale et là ça va encore plus vite. J'ai du mal à tout comprendre, cela va trop vite, je veux que ca s'arrête. quelques ricochets et un bon lavement plus loin voici le bâteau et le bonhomme dans l'eau.
D'après David un bon 20 noeuds... Petit débrief avec David, il faut garder le bâteau contre gîté puique cela permet d'augmenter le lift mais aussi de remonter au près (comme un kite). la gîte se contrôle avec l'écoute (qui est très douce), dans les molles (comme en 49er) il faut abattre un chouia et border pour reprendre de la puissance. La barre est aussi très facile et douce... mais super sensible.
Enfin dernier conseil de patron, pas la peine de se mettre au rappel lourd, même assis relax on peut contrôler la gîte.
Je suis les instructions, et le conseils de David payent, je suis moins supris par la vitesse et commence à comprendre le fonctionnement... quel pied. Une bonne heure de nav après, je redonne le moth à son propriétaire.

Je me souviens de ma première sortie en 49er... mon premier bord sous spi au trapèze... c'était un peu la même chose... la vitesse est effrayante et empêche de pouvoir penser.... bah le moth c'est pareil en pire

Je suis vraiment conquis par le foiler, les sensations sont tout simplement incroyables. le travail à la barre et à l'écoute est super intéressant. Vous l'aurez compris il m'en faut un... et là plusieurs pistes possibles:

- l'exocet... mais pas payable
- le mach 2, plateforme qui est déjà sur le marché depuis quelques années,... occaz à 10-15 KEUR.
- Le wazsp. One design avec des perf semblables au 49er (donc beaucoup moins rapides que le moth). Déjà 700 produits la première année.
- les catas à foils (eg ifly 15)

Pour ma part, le côté technique et updates du moth me dérange un peu... d'après David pour une heure de Nav, il y a une heure de bricole. Les foils s'enfilent par le dessous... donc la nav commence par une nage. Les foils coûtent une blinde. Il y a des haubans (pas très drôle quand tu les manges à 20 noeuds). Le waszp m'intéresse pas mal, à essayer donc

Alex

Après la Moto GP, te voilà dans la course aux sensations en bateau ... mmm

Définition :
Check :



Delphine ... fait quelque chose

Attention à la course à la puissance, que j'avais soulignée en son temps sur un autre forum ... où s'arrète t'on ? ... et ne finit-on pas par tourner tout seul ?
... pour le foiler, il y a un côté excitant à faire partie des pionniers, sachant qu'à mon avis il est ridicule de limiter les foilers à des dispositifs mécaniques de régulation ... quelques capteurs, un Raspberry, une batterie et 3 vérins et le bateau sortira un peu de l'aire du bricolage.

On peut par ailleurs se poser la question d'un point de vue industriel, la voile légère est déjà un micro marché servi par (au mieux) des PME ayant déjà des difficultés à contrôler leur process conformité/qualité.
Les niches de performance, comme les foilers, sont un micro marché, dans ce micro marché ... servi par un "Artisanat Hi-Tech" ... ce qui en soit me semble correspondre à un bel oxymore

Salut,
Sympa à lire ton feed-back mais quitte à prendre un moth je te conseille de te prendre un Mach2 par rapport à un waszp.
Le Mach2 est facile et rapide à mettre en place, c'est fiable et tu peux trouver plein de foils pour upgrader en occase.
Un waszp d'occase sera vers 12000€ quand même et tu trouves de bon Mach2 à ce prix. Tu auras plus de plaisir avec un Mach et volera plus facilement dans le petit temps et tu iras surtout plus vite

Pour revenir sur l'exocet et son prix il coûte moins cher neuf que d'occase et il reste pas longtemps à vendre vu la demande.

Pour info, les gars de mon club ne démonte pas les voiles à l'image des laséristes et des planchistes et les rangent dans un râtelier dans le hangar du club. La manutention et le montage sont plus faciles et plus rapides, donc moins pénible. (5 moths naviguent régulièrement au club).
Un stage/entrainement doit être organisé à Cazaux, les 23/24 septembre avec Philippe Presti et Fred Boutarel....en fait le Sud-Ouest se bouge pas mal.

Je comprends tout à fait qu'Alex ait envie de nouvelles expériences, c'est de son âge car après le 49er quoi de plus normal que d'essayer de voler....comme tous ces anciens de la voile olympique qui s'y essayent avec succès.

GO, GO, GO................si j'avais 20/30 ans de moins

Les occasions plus chères que les neufs ... çà rappelle la 2CV Citroën, dans les années 50, quand les délais après commande étaient de plus d'un an ... d'ailleurs on parle d'une vitesse comparable

Plus sérieusement, je pense que çà n'a pas de sens de comparer les Mach avec les Waszp, çà n'est absolument pas le même programme.

Les Mach sont conformes à une box rule, donc de belles machines à la pointe de la performance, ... mais à moins d'en acheter un neuf dernière génération, on investi >10K€ dans ... un bateau dépassé qui n'est plus compétitif en régate de la classe.
C'est donc une belle machine ... de ballade.

Le Waszp, c'est la monotypie, avec la volonté de ne pas rechercher la performance (je crois me souvenir que l’architecture du foil les limite à 23kts). Ceci dit, le plaisir de régate étant souvent inversement proportionnel à la vitesse, çà n'est absolument pas un problème.

La vrai question est donc, une fois encore celle du programme ...
> Si c'est pour zébrer le lac de StCroix comme un avion pendant l'été un MachII d'occas est probablement une super idée.
> Si c'est pour régater, alors il faut se pencher sur les perf. des Waszp avec le poids du barreur.
Malheureusement la monotypie, résulte quasi systématiquement, en un "profil optimum" d'équipage (en particulier le poids).
Ne pas être dans le profil, résultera en des chances réduites, et souvent de grosses frustrations.

Dernier point, sans faire un cours de marketing de l'innovation, se méfier des extrapolations des courbes de ventes initiales des nouvelles séries.
Systématiquement, en particulier dans les marchés de niches, les clients initiaux (pionniers / technofreak) sont faciles à séduire (souvent au détriment d'autre innovations devenues "anciennes"). La courbe en croissance rapide est suivie d'un gouffre, (chute brutale des ventes) tant que les clients "pragmatiques" n'ont pas pris le relais de croissance.

Le pragmatisme ne prend le relais que lorsque les bonnes questions sont posées ... pour un bateau : coût vs utilisation, et donc : plage de navigation (>> fréquence des sorties), facilité de mise en œuvre et usage (>> motivation pour aller naviguer), animation de classe ou programme de régates possible (>> fréquence des sorties), qualité de conception de de fabrication (>> coût de maintenance et de réparation).

Hélas l'histoire de la voile légère de ces 40 dernières années nous démontre que des dizaines (centaines ?) de bateaux ont été lancés, (beaucoup promettant le renouveau de la voile, à coup de slogan marketing comme le "easy sailing", du Wizz de bénéteau en 1981 à l'Aéro en 2015, et maintenant l'easy foiling) mais aucune série n'a réussit à passer le cap du pragmatisme.
Toutes finissent 10ans plus tard par vivoter, les early customer ayant désertés depuis longtemps vers d'autres tentations chimériques.
J'aimerais tellement un jour pouvoir me tromper sur le sujet

@ Rémi

Aie aie, je suis mal barré, je suis à au moins 5.
Le pire du pire, c'est que ma femme est aussi dans le programme d'addiction

Effectivement, cela rappelle l'époque ou je faisais de la moto de piste ... tu commences par une 600 et puis un jour tu finis à 280 kmh sur une 1000 de 200cv dans la ligne des stands...

C'est sûr que le moth, c'est la vitrine mais finalement ne représente pas que la minorité de la minorité de la minorité.

Pour ce qui est du business model des moths c'est clairement un marché de niche avec des bâteaux qui valent plus que 1000 EUR le KG. Difficile de comparer avec des chantiers plus grands publics... mais bon cela reviendrait à comparer Caterham avec Porsche... On peut aussi se poser la question de qualifier un chantier d'industriel lorsqu'il sort 4 bâteaux par mois...

Le moth est élitiste mais c'est la cas de tous les produits novateurs (les premiers portables, premiers lecteurs DVD, Tesla etc...) je pense que le Waszp va démocratiser le foiler parce que cela va bien avec le temps.
Bâteau simple, pas 36000 voiles, faible encombrement, pièces pas cheres, fun, concept novateur que l'on rattache au moth etc...
C'était intéressant de voir les gens cet été à Sainte Croix venir vers David pour poser des questions.

Alex