Bonne idée que d'avoir "remonté" ce sujet
, çà m'a permit de relire mes propos, que je trouve avec un peu de recul, particulièrement virulents ... mais enfin, on ne se refait pas
Pour alimenter le débat, je vous met en pj, un courrier que je viens de recevoir, (ainsi que tous les autres arbitres fédéraux) de la CCA, concernant les notions d'accumulation d'énergie.
Clairement, les hamsters qui pédalent pour recharger les batteries, sont hors la loi avec les nouvelles règles 2017-2020, d'où effectivement retour à des systèmes de démultiplication (directs) traditionnels.
Pour le reste, la coupe va elle aussi se trouver dans le dilemme plus général de la voile, à savoir : comment concilier le combat d'excellence des meilleurs marins du monde, et le côté bankable spectacle pour financer ce Graal de la voile.
Pour raisonner de façon constructive, j'ai trois observations :
1> La coupe a toujours fait face à un écueil, qui est celui d'être avant tout une compétition d'ingénieurs.
On a souvent eu l'impression que dans les défis depuis sa création, un des bateaux était nettement plus rapide, et que même avec les meilleurs marins du monde à bord, il n'y avait plus de régate possible.
Pour vous en convaincre regardez :
Le Palmares de la Coupe América (auquel il faut ajouter le dernier 7-1 de TNZ-Oracle.
Le seul résultat disputé "9-8", fut en 2013, mais n'oublions pas qu'on est passé par "8-1", puis une série de huit victoires consécutives pour remonter à "9-8" ... seuls quelques naïfs pensent encore que cette remontée n'est pas le fait d'une modification technologique du bateau.
Dès lors, difficile de se passionner pour des courses où l'on a l'impression que le résultat est joué d'avance, sur la table à dessin.
2> La voile Media-Business
Lors des derniers JO, la commentatrice de France 2, Céline Géraud, concluait la régate des lasers, par "c'est plutôt sympathique votre bataille navale avec ces baquettes trois chatons". Certes, elle étalait ainsi sa bêtise, mais on ne peut s’empêcher de penser qu'elle est représentative du "spectateur moyen".
Pour captiver les foules, les sportifs de haut niveaux doivent "impressionner" par une prouesse hors de portée de monsieur tout le monde.
Pour cela, il n'y a que 2 options : Aller Vite ou Maîtriser un engin démesuré ou mieux , les deux à la fois.
A l'époque du Foiler, il parait donc impossible de revenir à des engins lents, à moins qu'ils ne soient littéralement gigantesques.
On voit d'ailleurs dans les propos de TNZ, toute la frustration qu'ils ont eu face à la réduction de taille de 72' à 50'
On rentre donc dans une double équation, à mon avis sans solution :
Le problème de la rapidité : Le format de course
a> Pour faire régater des bateaux rapides, avec un intérêt tactique, il faut de la place (sinon l'investissement manœuvres ne peut être remboursé par des gains de VMG) ... sinon = régate chiante, en train train, course de petit chevaux.
b> Pour faire du fric, il faut une zone de course réduite, visible des spectateurs, et une durée réduite compatible avec les crénaux de télévisions (20mn)
Donc a <> b
Le problème de la taille :
c> Pour faire de l'AC un spectacle d'exception, il faut des bateaux spectaculaires, impressionnant le spectateur.
Flatter également le côté nationaliste à travers, un combat de nations maritimes.
Hélas grande taille = bateau cher = bateau peu transportable.
d> Pour faire du fric, il faut limiter l'investissement, beaucoup de participants, des équipages de mercenaires apatrides, régatant également sur un circuit de shows payants (type circuit AC50), avec de petits bateaux facilement transportables.
Donc c <> d
3> Vers un divorce ?
Je pense qu'on voit clairement , une scission s'opérer entre :
> ceux qui ont une vision voile d'élite, même si il n'y a que deux bateaux qui courent.
> ceux que je dénonçais dans mon 1er post, les faiseurs de fric, qui utilisent l’Aiguière d'Argent comme prétexte à organiser des courses à la voile spectaculaires , pour brasser du flouze (ceux qui ont vécu le passage du circuit AC à Toulon comprendrons ce que je veux dire .... (
je n'ai jamais rencontré un tel aréopage de connards .... )
Quand je lis les propos de TNZ, ils sont clairement dans la première optique (plutôt historique de l'AC), avec un retour sur des fondamentaux sportifs et nationaux :
... Il y aura un pourcentage d’entre eux qui devront posséder un passeport du pays du challenger ... Mais je veux être clair : gagner la Coupe est un privilège et celui-ci s’accompagne du devoir d’en conserver les valeurs sportives. Cela vient avant les intérêts particuliers ... dans tous les cas, la qualité serait supérieure à la quantité.
Si on regarde côté dimension , l'évolution n'est pas très glorieuse :
> Class J : Longueur 42m , Hauteur 52m , Surface GV 500m²
> AC72 : Longueur 22m , Hauteur 40m , Surface GV 260m²
> AC50 : Longueur 15m , Hauteur 24m , Surface GV 100m²
Perso, je reverrais bien revenir un truc de 40m + 50m de tirant d'air + 650m² GV, 1600m² voilure totale ... qui a d'ailleurs existé :
Juste à le construire en carbone, mettre des foils, une quille pendulaire, et faire courir à Auckland dans 30kts de vent