SUJET : Une éternelle recherche ..

Pi.r

Je me rends compte n'avoir répondu qu'à moitié à ton message. Oui mon forum Albatros est mort et oui, mon blog voile légère (blog Solo Voile Légère) est en sommeil depuis janvier. En janvier j'ai été particulièrement touché que Finot ne m'ait rien dit au Nautic sur le problème structurel du palier en nylon insuffisamment fort de l'axe de dérive de l'Albatros. Il ne pouvait pas ne pas avoir constaté le problème puisqu'il était en train de réfléchir à des solutions possibles. Il a fallu que je fasse un effort inhabituel pour démonter cette dérive lestée moi-même et constater moi-même que l'axe de la dérive avait fait un trou dans le puits de dérive. Je publie mes photos et mes commentaires crus sur la qualité de son engineering. Alors et alors seulement il réagit pour reconnaitre qu'il y a un défaut de conception et promet de m'envoyer tout le nécessaire pour réparer. J'ai alors décidé de mettre mon blog en veilleuse sur ce problème pour donner une chance à un vieillard de mon age de corriger le tir. Il a fallu attendre plusieurs mois le début de la solution (des pièces en inox à coller) et plusieurs semaines ensuite pour obtenir qu'il me fournisse la bonne colle structurelle introuvable au détail en France. J'avais espoir que la réparation me permette de mieux maitriser les ruades de la dérive lestée, mais j'ai été déçu à ce sujet. De plus j'ai toujours de l'eau en permanence dans la coque que je n'arrive pas à faire sortir par moi-même (Finot dit qu'il faut mettre le bateau sur sa tranche bâbord pour faire passer l'eau dans le compartiment inférieur qui s'ouvre vers l'arrière. Je l'ai fait dans mon garage et sur l'eau en enfonçant bien le mât dans la vase du port sous mes pieds et j'ai malheureusement toujours de l'eau qui fait glou glou dans ma coque!). Ensuite, le bateau marche mal en version catboat sans foc et sans spi mais c'est la seule qui soit homologuée par la FFVoile en solo. Le plancher sous le pied de mât avant (catboat) est d'une souplesse horrifiante à voir. Finalement Finot maintenant semble commercialiser un bateau avec un mât plus haut de 80 cm et des voiles plus grandes de 20%. Je lui ai demandé ce qu'il comptait faire pour ses pilotes d'essais et pour mettre à jour les bateaux antérieurs et il a promis une réponse ultérieure qui n'est jamais venue.

Voici donc en résumé l'histoire crue d'une débâcle à laquelle j'ai contribué en prenant mes désirs pour la réalité (wishfull thinking en américain). Il voulait recréer un bateau rétro façon Vaurien. Il a fait un bateau simpliste. Il a passé trois ans à faire naviguer deux prototypes mais ne les a jamais utilisés pour tester l'intégration des éléments séparés qu'il utilise maintenant en production. Moi j'ai vu un potentiel énorme dans son idée mais je ne savais pas être dans une direction diamétralement opposée à ses propres idées d'évolution. Il est un doux rêveur d'architecte DPLG qui ne navigue pas beaucoup et néglige les détails pratiques. Je suis un ingénieur qui fait des essais et des erreurs et qui adore le détail intelligent, bien pensé et bien intégré à l'usage!

Jaffar

Jaffar,

Pour répondre à quelques unes de tes questions :
Le D-One est , de mon point de vue, un bateau facile. Je mesure 2 m, je pèse 110 kg, j'ai deux hernies discales et je n'ai pas de problème pour passer sous la bôme! Quand je dis facile, c'est par rapport à mon expérience d'autres dériveurs comme le laser. Je n'ai pas bcp de sorties à mon compteur (pas assez du fait de mes problèmes de dos...), mais j'ai eu vraiment de bonnes surprises, je m'attendais à passer à l'eau souvent et ce n'est pas le cas, le D-one est, encore une fois de mon point de vue, tolérant. Il est plutôt confortable. On est ben calé au fond quand il n'y a que peu de vent et assis sur les ailes dès qu'il y en a un peu.

En ce qui concerne les surventes, j'ai l'impression que la nature du gréement facilite vraiment l'amortissage entre une voile qui ne bouge pas et une infinité de possibilités de réglages qui permettent de jouer sur tous les niveaux, y compris sur l'eau (hâle-bas, cunningham, bordure, chariot. Pour un novice comme moi, c'est presque trop, mais cela donne une marge de progression très importante. De plus, en cas de survente, il n'y a pas vraiment d'à-coups, le bateau accélère plutôt naturellement.

En revanche, c'est un bateau sur lequel il y a des choses à faire. On peut partir se promener avec un réglage moyen et ne plus rien toucher, mais on peut aussi décider d'optimiser et là, on ouvre une boite de pandore qui en fait un bateau plutôt réservé à des navigateurs passionnés et à des régatiers.

Réfléchis bien avant d'essayer, parce que si tu essayes, tu auras certainement envie de t'y mettre ! Surtout si Rémi (Idéfix le docteur D-One) te fait une démonstration, tu auras droit à ses connaissances encyclopédiques qui ne pourront que te faire adhérer au support !

Emmanuel

PS : pour ce qui est de l'affiliation commerciale, Rémi te répondra, mais il est avant tout le représentant de la classe en France et celui qui connait le mieux le bateau. Je ne crois pas qu'il touche de commissions à la vente... Ce site est surtout celui d'un passionné de son D-One qui l'ouvre à la discussion collective, y compris sur d'autres supports et qui fait bénéficier de son expérience (aide indispensable pour des néophytes comme moi...).

Merci Manu pour ta réponse rassurante.

La géométrie du gréement non-haubanné du D1 et son mât souple m'ont fait espérer un délestage automatique dans les surventes et c'est très bien qu'un gars de ton gabarit avec des problèmes de dos me dise que tu as eu une bonne surprise de ce coté.

La multiplicité des réglages à faire ne me fait pas peur, au contraire, car pour moi la voile est aussi un sport intellectuel, un peu comme le bridge ou les échecs. Qu'y a-t-il de plus satisfaisant que réussir un bon départ au bon endroit sur la ligne à la bonne seconde et à la vitesse maxi? Ou, encore plus intellectuel et avec encore moins d'effort physique, réussir à faire avancer son bateau sur une mer d'huile en anticipant les manœuvres et en faisant les gestes au ralenti du grand paresseux (l’animal)..

Mais je dois me méfier quand même car j'avais fait le même raisonnement en passant du Weta (sans bôme et sans réglages) au Classe A et mon absence de souplesse dans les jambes m'a handicapé pour sortir au trapèze et ma connaissance de la théorie de la voile n'a été d'aucune aide à ce sujet!

La position au rappel sur ton D1 est-elle source de tension au niveau de ton dos fragile? Ou bien la fatigue vient-elle essentiellement de la résistance des abdominaux? Est-ce que tu recherches de temps en temps une position moins fatigante en choquant un peu la GV?

Merci encore

Jaffar

j'ai testé" le D1 vite fait avec celui de rémi. La position au rappel est top, le bateau ergonomique... Par contre dès que le vent rentre à 12/18 nds tu risques quand même de dessalé de temps en temps ce qui a rarement du être le cas sur le weta/classe A/albatros...

L'albatros autoredressable ou quand il y a du vent il faut te fixer au fond du bateau pour qu'au moment du réadressage le bateau ne parte pas sans toi... J'en ai vu navigué l'an dernier dans le golfe en mode beta test ou au festival de la voile... Bateau plutôt lent... Dans la catégorie de l'albatros j'aurai pris un laser stratos ou une caravelle

Rêve d'eau, merci, ergonomique est un mot bien encourageant!

Effectivement je n'ai jamais dessalé avec l'Albatros ni avec le Classe A, mais avec le Weta j'ai dessalé deux fois en moins d'une heure, dans les deux cas avec mon poids trop en arrière j'ai raté un virement de bord vent debout que j'avais lancé sans avoir assez de vitesse (la deuxième fois à cause d'un refus de priorité par un bateau moteur école qui m'a envoyé sur une balise), le bateau n'a pas franchi le lit du vent et je me suis retrouvé avec mon poids trop en arrière et du mauvais coté et le foc déjà sur le nouveau bord se fait prendre à contre et le bateau a basculé l'avant en l'air vers l'arrière en tournant autour d'un axe allant de l'arrière de la coque centrale à l'arrière du flotteur sous le vent. Une difficulté sur le Weta est de remonter ensuite sur le trampoline à la fin de la longue manœuvre de resalage!!

Avec le Weta et l'Albatros il faut s'attacher en solo car le bateau risque de se débarrasser de toi dans une ruade et repartir tout seul, ce qui n'est sans doute pas le cas du D1

Avec le Classe A, je ne suis jamais sorti au delà de Force 3 car la rapidité de son accélération m'intimidait.

Donc, ma question pour le D1, comment se passe le dessalage et le resalage?

je l'aime bien celle là! Bon hen, interdiction de se décourager!!
A titre perso, le D-One est plutôt stable, donc pour l'instant, pas de dessalage. Quelque chose me dit que ça ne va pas durer