On va éviter les termes "politiques" surtout quand ils accouchent d'une souris
Cependant c'est bien l'objectif visé.
Pour décrire le projet qui sera finalisé dans quelques jours :
Attention Post Long
: Vous pouvez sauter directement au point n°5, si vous n'avez pas le courage
.
(Mais vous perdrez le contexte
)
1> L'Intersérie le constat :
L'intersérie se développe en France et constitue un formidable outil pour que chacun puisse courir sur le bateau de son choix.
C'est aussi une chance pour les classes, de continuer proposer des régates locales, même quand le nombre de bateaux est faible.
C'est valable pour les "anciennes classes" qui peuvent ainsi survivre (Jet, Ponant, Vaurien, Fireball, B14, RS600, RS300 ....) et aussi pour les "nouvelles" qui peuvent se développer lentement (D-One, RS100, Aero, D-Zero), mais aussi pour les classes "niche" qui n'auront jamais un grand nombre de bateau (RS800, RS700, 49er). A noter que l'approche marketing "bien de consommation" fait que, de plus en plus, passent directement, de la catégorie "nouvelle", à la catégorie "ancienne"
S'il y a quelques évènements nationaux (France, Open, ...) , l'approche IND concerne de plus en plus, la voile régionale.
A part quelques séries qui peuvent encore organiser des régates de classe en Ligue (Opti, Laser (Radial-4.7, 420), toutes les autres régates de grade 5, sont maintenant IND.
2> Les pratiquants, les clubs, les classes :
Cependant, une des demande forte des pratiquants, est d'avoir une lisibilité sur l'eau (sans devoir attendre le soir l'affichage des feuilles blanches de classement, pour connaitre leur performance).
Pour les clubs, la problématique est si possible une simplification des procédures, et calculs, et moins de carcan procédurier : pouvoir organiser des régates simples, ouvertes, sans devoir déclarer 10 formats, et passer des heures sur Freg. pour tout remonter.
Pour les classes, la pratique locale, doit être prise en compte, sans dénaturer les classements.
3> L'approche rationnelle :
Le principal écueil, contre lequel je me bat depuis deux ans, est celui d'un approche simpliste des ratings.
Certes on ne peut demander à chacun d'avoir une formation poussée en statistique, mais cà devrait être à la portée de tout le monde de comprendre, qu'une mesure n'est pas précise parce qu'on donne le résulta avec trois chiffres après la virgule
, et que la notion de moyenne de performance, ne nous renseigne absolument pas sur les problèmes de distribution.
J'ai déjà donné en exemple les analyse de perf. d'un 420 et d'un 29er dont les vitesses relatives en circuit fermé entre 6 et 12 kts varient entre elles de 11% à 35% ... dès lors espérer corriger dans tous les temps avec un rating multiplicatif constant est une illusion ... qu'il faut bien faire comprendre aux compétiteurs pour éviter les frustrations.
Pire, que dire des rating anglais, que certains considèrent comme "la bible", avec des valeurs de 1105 et 922 , et donc une compensation de 1.19848156.... , et des ajustement d'une année sur l'autre de 1,2, ... 5, ... 8, 13 !!! points (sur 1000
)
Le problème est encore plus aigu pour les dériveurs (par rapport aux quillards) avec le planning.
Suivant les conceptions, suivant le bord (près portant) et à partir d'une certaine force de vent, on passe d'une navigation en poussée (Archimédienne), au planning (Uffa Foxienne ?).
Entre un Finn et un D-One, en archimédien, les bateaux sont très proches, mais dès qu'il plane, un D-One va 2 fois plus vite au portant. Dès lors un même ratio de rating pour toute les conditions devient illusoire.
Bref, en 2015 avec les groupes de vitesse, on a déjà fait un premier pas pour, quand c'est possible, ne pas classer ensemble "la carpe et le lapin".
Une façon d'améliorer les rating serait par exemple de différencier les conditions (Light/Planning), ce qui nous ferait une approche bimodale. Assez facile à mettre en œuvre, avec la mesure d'une vitesse moyenne sur parcours (comme c'est le cas dans les calculs HN). ... mais disons que c'est probablement un trop grand pas d'un coup, et que beaucoup ne sont pas encore murs pour une telle évolution. On va donc y aller doucement
4> Le mode d'ajustement
Dès lors, comment ajuster les rating ?
A> ... il y a déjà les mauvaises méthodes, au choix :
- Parce que les Anglais l'ont fait
- Parce que "machin" a tout gagné, lors de la dernière régate
- Parce que "truc" a gueulé, et écrit des lettres ouvertes sur la place publique
B> On doit donc essayer de combiner différentes approches :
- L'approche architecturale : souvent décriée (même si historique c'est celle qui fut utilisée dans 95% des cas).
Elle est de toute façon incontournable, pour les nouveaux bateaux (on ne va pas leur dire, régatez hors classement, et on vous donnera un rating dans trois ans).
- L'approche statistique (même si je n'aime pas le nom). Même si je suis critique avec l'approche anglo-saxonne, et l'illusion de précision qu'elle donne aux gogos, le retour de performance est intéressant, surtout pour des bateaux que l'on voit peu chez nous.
Il faut cependant rester circonspect, face au manque de standardisation des mesures (population hétéroclites, MTO variées, conditions spécifiques (marées), parcours non standard et très différents (beaucoup de carrés, peu spiables), et au fait que les Anglais naviguent en Intersérie surtout l'hiver sur plan d'eau intérieur, avec certaines classes presque totalement absentes de ces statistiques (5O5, B14, 4000, 29er etc etc ...).
- L'approche mesurée. Étonnamment complètement ignorée de nos jours, alors que les instruments (GPS), permettraient de faire un gros bon en avant. J'ai commencé l'étude des vitesses comparées sur des évènements comme la semaine de Travemünde, avec différentes séries, le même jour dans les même conditions, grâce aux données SAP ... c'est très intéressant et à poursuivre.
5> Les buts visés, les ajustements à venir
Face à ce long préambule, nous sommes arrivés au constat suivant :
- L'intersérie doit être un moteur d'ouverture des régates à plus de monde, de supports différents.
- L'Intersérie est très utilisée au niveau local, et doit rester un système simple
- Même s'ils naviguent en Intersérie, les coureurs cherchent à se mesurer sur l'eau, si possible en temps réel
- Vu le niveau d'imprécision de la compensation, n'hésitons pas à simplifier le système pour atteindre les buts ci-dessus.
- Les évolutions MTO, renforcent la fréquence des conditions extrêmes (pétole, ou baston), ce qui pour les dériveurs se traduit pas l'accroissement de la fréquence des conditions Archimédiennes (les régates de Baston étant souvent annulées).
Les ajustements qui vont être proposés :
Regroupement :
Actuellement la table propose 56 rating différents
Comme vous l'avez peut être vu, nous avons regroupé les petits bateaux de club, en un groupe à 1300 (Topper, Pico, FunBoat, Q'Ba)
L'idée est de procéder de même pour toute la table, afin de faciliter les régates à vue, temps réel, de" flotte dans la flotte".
En ajustant à 0.5%, on peut descendre à seulement 26 niveaux rating.
Le groupe Light serait regroupé par palier de 25pts (2%), Le groupe médium par palier de 20pts (1.6%), Le groupe Fast par palier de 10pts (1.2%)
Ajustements de groupe :
Par rapport au constat MTO Archimédien, (en particulier avec l'utilisation croissante sur les plans d'eau intérieurs moins ventés), la table serait compressé, avec une "detaxation" des Fast (1% max). (Ce qui nous rapproche aussi des tables UK).
Ajustements individuels :
A travers l'exercice de regroupement, les arrondis supérieurs/inférieurs vont permettre d'ajuster certains ratings qui apparaissent trop décalés au vu des résultats (généralement 1.5% max, via changement de palier)
Les bateaux "Box Rule", ou dont les jauges évoluent (nouvelle voile, allègement, espar carbone), seront soit ajustés, soit ne bénéficieront pas de la "détaxation"
Création d'un nouveau code intersérie
Afin de permettre des régates dériveurs, quillard de sport, cata (en temps réel, ou compensé), nous allons créer un code "intersérie voile légère" commun, pour donner au club la possibilité de créer simplement des évènements simples et conviviaux.
(A priori les points seront pris en compte pour les classement club, mais pas pour les classements classes).
La passerelle des rating Der/Qui/Cata sera officialisée, simplifiée, et expliquée.
Notion d'équipage mini, de configuration de bateau
Le nombre d'équipage indiqué dans la table fera référence au nombre mini à bord (avec possibilité d'aller au delà).
Les configurations de bateau seront celles, officiellement indiquées par le constructeur.
Voilà, les idées directrices, qui bien entendues vont être discutées, finalisées très prochainement avec les responsables voile légère en France (dériveurs et quillards)