On pourrait écrire des pages pour gloser sur un tel règlement (avec moult utilisation de mot comme ubuesque etc etc ...)
Après "quand le doigt montre la lune, le .... regarde le doigt".
Ceci dit pour essayer de rester positif informatif et répondre à ta question
Stricto Senso, la Division 240, définit au chapitre 240-2.02 les embarcations limitées aux 300m.
Il s'agit des engins de plages et des annexes.
Les engins de plages sont les embarcations de moins de 2m50, et les engins propulsion humaine (canoe, aviron, pédalo ...) de moins de 3m50
Ces engins n'ont pas besoin de matos de sécurité.
A part l'Optimist je crois, aucun dériveur ne rentre dans cette catégorie.
Nous (dériveurs) sommes donc automatiquement assujetti au matériel de sécurité basique (< 2 miles) 240-2.05, même pour une navigation en bord de côte ou sur petit lac.
Ca peut effectivement apparaitre comme paradoxal, mais si on y réfléchi bien, c'est comme si on disait qu'en dessous de 50km/h en voiture on a pas besoin du permis de conduire (comme pour les voiture sans permis) ...
Sur le fond, le législateur considère nos dériveurs comme des bateaux destinés à naviguer entre Zero et 2 miles, et impose donc un matériel minimal (gilet, repérage lumineux, assèchement, remorquage, mouillage si > 250kg lège).
La FFVoile permet d'étendre ce périmètre à 6 miles, si compétition encadrée avec des sécurités munies de VHF.
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Sur la pertinence de ces équipements :
> On notera que le législateur n'impose pas le port du gilet (il est souvent imposé par les clubs, ou les IC en compétition, ou un pavillon sur le bateau comité). Mais légalement seule la présence à bord est obligatoire.
Le port est obligatoire par contre pour bénéficier des exemptions de la FFV (6 miles)
> Le repérage lumineux peut faire sourire, mais si vous passez à l'eau à Hyères dans un coup d'Est 30kts, mer sombre creusée, ciel gris ... et que votre combinaison est noir (c'est la mode
), votre gilet est noir (c'est la mode
) ... on va tourner en rond un moment avant de vous repérer.
Même à Sainte Croix, dans le coup de vent de fin de régate HobieCat, il y a 3 semaines, on a du chercher de longues secondes avant de repérer un jeune qui nageait après son cata poussé par le vent.
> Assèchement : dessalez avec un non-autovideur, et le bateau plein d'eau est non manœuvrable, mais aussi difficile à remorquer.
> Bout de remorquage : Ceux qui ne sont jamais monté sur une sécu (ou pas depuis longtemps), ne se rendent pas compte de la difficulté qu'il y a à aider un bateau, sans bout.
Même sans envisager un remorquage, mettre un cata ou gros dériveur face au vent pour faciliter son ressalage, est compliqué dans une mer formée. J'ai failli par trois fois me faire coincer les mains en essayant de choper l'étrave, ou le bout dehors des cata pour les tourner face au vent toujours sur la même régate.
Si un bateau dérive vers les rochers, le bout que l'on largue "en trainard" va permettre à la sécu. d'intervenir rapidement et de stabiliser la situation sans elle même s'exposer aux dangers. Ca explique aussi la notion de longueur, de bout flottant à poste (et non l'écoute de GV qu'on doit défaire pour la réutiliser).
> Ligne de mouillage : idem ci-dessus, çà permet de stabiliser la situation pour les gros bateaux (>250kg), sans avoir besoin (ou en attendant) une sécu puissante.
Dans l'ensemble, une législation simplifiée dans sa dernière mouture (2015), mais relativement pleine de "bon sens marin".
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Pour revenir au casque : la norme à priori retenue sera la EN 1385 (comme pour le kayak)
Par ailleurs il y a un aspect que les partisans de la liberté de choix individuel oublient complètement, c'est l'aspect assurance.
Aujourd'hui que ce soit dans les assurances scolaires, voyage, complémentaire santé etc etc ... la Voile ne fait pas partie des "Sports à Risque" non couverts.
On y trouve :
> les sports aériens (ULM, parachutisme, parapente, aviation ...)
> les sports mécaniques (auto, moto)
> la spéléo, l'escalade
> les sports d'eaux vives (canyoning, rafting, kayak).
> certains sport de glisse (ski ...)
Ces définitions purement statistiques, sont basées sur des notions de fréquences
et de gravité de l'accidentologie.
Un argument de plus pour démontrer qu'attendre de disposer d'une analyse d'accidentologie pour prendre des décisions est irresponsable.
Il est important que la voile ne rentre pas dans les sports dangereux, et prenne l'initiative de mitiger les risques pour éviter de faire parler les statistiques d'assurance. La notion même de mutualisation du risque est également en question ... le voileux lambda doit il payer une sur-prime d'assurance pour le casse cou qui veut "s'éclater".
(Une question qui pourrait être d'actualité si la FFV récupère les Kites d'ailleurs).