Je suis entièrement d'accord avec toi, c'est la raison pour laquelle, sur le site de la Fédé, juste au dessus des tables de rating
FFVoile Rating Dériveurs, j'ai écris cette introduction :
Objectif :
Les rating Dériveurs et Quillards Voile Légère ont pour objectif de permettre à des bateaux de conceptions différentes, de naviguer ensemble, à l'occasion de régates intersérie.
L'objectif visé est d'établir, autant que faire se peut, une forme d'équité via un système de compensation des temps ou des distances de parcours.
Cette compensation n'a pas vocation à être parfaite pour chacune des conditions de navigation potentiellement rencontrée.
La pertinence des classements réalisés à l'aide de ce système sera d'autant plus grande que plusieurs courses auront été disputées dans des conditions météorologiques variées.
Les rating sont nationaux et basés sur les conditions de navigation rencontrées globalement en France métropolitaine et dans les DROM COM, ainsi que sur les parcours définis dans les "Instructions de Course Type".en introduction aux tables de rating fédérales,
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Pour être plus complet sur le sujet, comme je l'ai expliqué lors de la réunion de Décembre avec "qui vous savez", à titre personnel je serais (intellectuellement) favorable à plusieurs tables de rating
Mais sûrement pas des tables créées par n'importe quelle personne, club, communauté sur la base de "Nous on est beaucoup plus intelligent et on sait mieux que les autres ce que sont les vrais valeurs
".
Par contre, avoir plusieurs tables (ou un système de pondération) prenant en compte des conditions de navigation diverses, serait un pas vers plus de "justesse" (même si je préfère mettre des guillemets autour du mot.
Le principe d'une table spécifique pour des régates au Der, à St Croix , à Sanguinet, différente d'une table utilisée à Hyères, Carnac, ou Quiberon est tout à fait défendable.
De même le coefficient "Vent Léger" existant dans notre système et utilisé en Osiris, me parait très pertinent.
J'ai eu des discussions avec les handicapeurs habitable, (pour harmoniser les systèmes cette année), et il nous est apparu évident que les problématiques de delta-handicap en fonction des conditions s'amplifient pour les quillards (avec le nombre de monocoques planants), et devient aussi problématique que pour les dériveurs confrontés à ce problème depuis des années.
Il est d'ailleurs paradoxal, que le système de handicap habitable soit plus avancé face à ce problème, que celui des dériveurs.
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Pour illustrer, j'invite ceux qui veulent approfondir le sujet, à regarder dans le guide Osiris Habitable, les vitesses observées et les écarts types de différents bateaux. On voit clairement que sur les anciens (lourds), la dispersion de performance est très limitée (écart type (<<0.1), par contre sur les nouveaux désign plus planants (Sun Fast, J, X, Open) on a des écarts-type qui montent largement au dessus de 0.1. Avec des vitesses cibles de 5-6kts, çà implique que la dispersion de vitesse de ces bateaux (si ont prend 4 sigma, 95%) est de plus de 10% !!!
Autant dire que pour des dériveurs c'est encore pire. Pour illustrer je vous mets le fichier des course n°3 et 9, de l'Euro 2015 49er.
J'avais effectué l'analyse des perf. des coureurs sur ce championnat avant les JO, et échangé avec les entraîneurs.
On voit que sur le bord de près le coefficient de variation (écart type/moyenne) sur les temps de parcours, est de plus de 12% et monte à plus de 20% sur les portants ... alors qu'on est en monotypie, sur une population très homogène de champions quelques mois avant les JO.
(Et je ne parle même pas des variations de vitesse, d'angle de progression, etc etc ...)
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Pas étonnant, dès lors, que l'on observe de telles différence entre les tables.
Je rappelle toujours le comparatif 29er, 420, effectué sur les polaires de vitesse (source Bethwaite)
Pour un 420 à rating 1080, le rating "juste" du 29er passe de 970 dans 6kts de vent, à 800 dans 12kts de vent
... 170 points d'écart ...
... alors 920 DSV , 910 FFV , 900 GL , 880 HISC
... ou pire encore chez les "champions de l'exactitude" !!! 9
19 RYA
, 8
97 BSP
... WtF
A partir de là, trois chemins sont possibles :
1>
Une approche "scientifique" : Essayer d'enrichir / d'affiner le système avec la prise en compte des facteurs d'environnement (vent/mer), ce qui apportera éventuellement un peu plus d'équité mais nécessite un gros travail, surtout si l'on veut appliquer un minimum de rigueur scientifique. L'inconvénient est la production d'un système obscure pour le pratiquant, risquant de générer plus de frustration et de discussion que de "jeu sur l'eau".
2>
Une approche "pragmatique" : Accepter les variabilités course par course, mais globalement équitable sur une saison.
Produire un système simple à comprendre, pour que le pratiquant se focalise sur la navigation le "jeu sur l'eau" , et oublie la calculatrice.
3>
Une approche "politico-marketing" : Noyer et cacher les imperfections du système dans de grands discours, rajouter des décimales aux chiffres pour faire croire à une pseudo exactitude, et à une pratique pointue afin de "vendre le système".
Clairement la FFVoile dans l'Olympiade 2012-2016 a choisi la 2eme voie : l'approche pragmatique, (échaudée par certaines expériences "scientifiques" passées comme l''IMS).
Ceux qui me connaissent ne seront pas étonné, que je sois vent debout contre la "3eme voie", que je considère comme de la bêtise, ou de l'escroquerie
(rayer éventuellement la mention inutile), intellectuelle.